Différents acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes en général et des féminicides en particulier ont fait ces propositions au cours d’un café de presse. La session a été organisée par l’association Women In Global Heath Cameroon en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population.
De l’avis de tous les participants à la session d’échanges, en particulier le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, « la situation est préoccupante ». En date du 13 décembre 2024, l’on dénombre 69 féminicides au Cameroun. En 2023, les données font état de 237 cas de violences faites aux femmes, soit une augmentation de 22% par rapport à l’année 2022.
Bien que les pouvoirs publics, les organisations internationales et la société civile accordent leur violon pour combattre le mal, sa résistance demande de nouvelles stratégies de lutte. Le café de presse du 13 décembre s’inscrit dans cette mouvance et se place dans le contexte des 16 jours d’activisme en faveur de l’élimination des violences faites aux femmes. Il a réuni les participants autour du thème « Lutte contre les violences faites aux femmes : les féminicides, quelles solutions pour y mettre fin ».
La rencontre a été l’occasion de « se mettre ensemble et pouvoir discuter de la problématique voir comment on peut innover ensemble pour pouvoir trouver des solutions qui pourront permettre de changer la donne », précise la présidente de l’association Women In Global Health Cameroun, Dr Nicole Fouda.
Entre autres facteurs
Au cours des échanges, l’on apprendra que les féminicides découlent des violences non dénoncées ou non traitées. Elles peuvent aussi provenir des facteurs psychologiques comme « la volonté d’utiliser l’autre comme un objet, les situations d’agressivité qui conduisent à des réactions incalculées ; de l’isolement qui altère les facultés mentales, etc. », selon Joël Djatche, psychologue (panéliste). Aussi, elles peuvent trouver leur origine dans « l’éducation en famille, au contact des différentes structures de la société dont l’école, les médias, les réseaux sociaux, les lois, qui influencent les comportements », précise Jacquy Nadège Ekounda, Sociologue (panéliste).
Des défis freinent le combat
Pour lutter contre les violences faites aux femmes, les organisations de la société civile procèdent par la sensibilisation, la mise en place des techniques innovantes, la contribution à la prise en charge des victimes. Le gouvernement a adopté une stratégie intégrant d’autres partenaires non gouvernementaux. Sa mise en œuvre qui vise à prévenir les violences et promouvoir l’égalité de genre se heurte à certains défis dont “la faible coordination des interventions, l’insuffisance des services de prise en charge qui ne disposent pas assez de ressources pour leur fonctionnement, les normes culturelles qui prévalent au Cameroun”, regrette la ministre de la promotion de la femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa. La stigmatisation des victimes, l’insécurité, des contraintes économiques constituent d’autres défis à relever.
Des solutions en plus
Pour résoudre cette équation, les panelistes et autres participants formulent des propositions innovantes. De l’avis de Agnès Christelle Ndondock, représente de l’UNFPA (panéliste), il est nécessaire de digitaliser les stratégies de lutte contre ls violences faites aux femmes et de les vulgariser via les outils digitaux. Les acteurs de lutte peuvent aussi s’inspirer des techniques innovantes développés dans les pays étrangers comme l’Afrique du Sud, prose Dr Véronique Mboua Batoum, (panéliste). Les initiatives policières doivent mettre l’accent sur le signalement. La formation, le renforcement de capacités, l’identification des éléments de prévention, la promotion de la santé mentale chez les enfants, chez les parents, renforcer la recherche, promouvoir l’autonomisation de la femme et encourager l’implication des hommes dans la lutte, sont d’autres solutions. Les acteurs plaident aussi pour l’adoption d’une loi pour lutter contre les violences faites aux femmes.
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