Sylyac Marie Mvogo demande à la présidente du conseil d’administration du Redhac de se présenter à ses services le 16 décembre prochain pour s’expliquer.
Après le bris de scellés fait à deux reprises par Me Alice Nkom au siège du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) et le refus de déferrer à la première convocation, le préfet saisit de nouveau l’avocate. Dans une mise au point, l’autorité administrative rappelle les faits et convoque, pour la seconde fois, la PCA du Redhac à ses services le 16 décembre 2024. Le préfet l’invite « pour une seconde et ultime fois (…) pour nous expliquer les raisons de votre attitude aussi grossièrement blâmable », peut-on lire sur la copie de la correspondance.
Dans le rappel des faits, il ressort que le PCA du Redhac a procédé, le 09 décembre dernier, au bris des scellés apposés par le sous-préfet de Douala 1er. Des scellés apposés en application de l’interdiction d’exercer sur le territoire camerounais du Redhac. Convoquée aux services du préfet pour s’expliquer, Me Alice Nkom a servi une lettre à l’autorité administrative pour annoncer son empêchement. Elle ne manquera pas de dénoncer le fait que sa convocation ait transité par le chef de canton Bell ou encore le refus par l’administration de traiter ses dossiers par le passé au détriment des autres.
A ces dénonciations, le patron du département du Wouri apporte des éclairages. La convocation a transité par le chef de canton après avoir cherché Me Alice Nkom pour la lui remettre en vain. Pour le traitement des dossiers, « c’est un véritable sacrilège d’affirmer qu’on aurait refusé de traiter votre dossier d’association dans nos services », dément le préfet avant de faire une révélation. Selon l’autorité, Me Alice Alice Nkom a introduit une lettre de relance en vue de la légalisation de l’association dénommée « Association de défense des droits des homosexuels au Cameroun » dont le dossier aurait été déposé en 2001 et rejeté au regard de l’interdiction légale de la pratique au pays.
Ainsi, ayant protesté à l’action administrative et refusé de déférer à la convocation, le préfet annonce que les actes de l’avocate ne sauraient être impunis, ni passer inaperçus. « De peur que ceux-ci ne gangrènent à l’avenir les comportements sociaux et ouvrent une spirale d’actes de rébellion et d’incitation à la révolte et au soulèvement populaire, de refus de l’ordre légal établi ». Ainsi se déroule le bras de fer entre les autorités administratives sous l’autorité du ministre de l’Administration territoriale et la PCA du Redhac. Avant lundi prochain, l’on pourra avoir de nouveaux développements de l’affaire.
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