Elecam, l’entité responsable de la gestion des élections au Cameroun, a annoncé la fin des inscriptions électorales le samedi 31 août. Ce processus, qui a débuté en janvier 2024, s’est déroulé dans un climat de tension, marqué par les critiques récurrentes des partis d’opposition. Ces derniers ont exprimé des inquiétudes concernant des irrégularités présumées affectant l’intégrité de l’enregistrement des électeurs.
Bien que les totaux finaux n’aient pas encore été publiés, les dernières statistiques d’Elecam en juin 2024 faisaient état d’environ 500 000 nouveaux inscrits, portant le nombre total d’électeurs à 7,8 millions. Le conseil électoral avait alors exprimé sa satisfaction face à l’augmentation significative de l’engagement citoyen par rapport à l’année précédente. Cependant, ces chiffres n’ont pas été pris avec le même optimisme par les membres de l’opposition. Cabral Libii du parti PCRN, a notamment exprimé ses préoccupations concernant ces chiffres, soulignant sur les réseaux sociaux que le nombre actuel d’inscrits est insuffisant. « Attention ! ELECAM nous dit qu’il y a déjà 7,8 millions d’inscrits sur les listes électorales. Nous sommes encore assez loin du compte ! », a-t-il twitté.
Il est à noter que le climat politique est tendu au Cameroun depuis 2024, avec des critiques émanant des partis d’opposition qui accusent des « manœuvres » visant à manipuler les inscriptions électorales. Maurice Kamto du MRC a été particulièrement critique. Il a régulièrement remis en question la véracité des chiffres officiels et suggérant une possible collusion entre Elecam et le gouvernement, visant à limiter la participation électorale.
Selon des estimations rapportées par RFI, l’opposition et les organisations de la société civile estiment que le nombre d’électeurs potentiels se situe entre 12 et 15 millions, pour une population totale de 30 millions d’habitants au Cameroun.