La question des infrastructures et de leur impact sur le développement national s’invite au cœur du débat politique camerounais. Le projet de hub ferroviaire de Makor, porté par la société australienne Canyon Resources Ltd, est la cible d’une vive critique de Maurice Kamto. Dans une déclaration cinglante publiée ce 4 juillet 2025, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, qualifie l’initiative d’ »archaïque ». Il y voit une « faute stratégique majeure » qui, selon lui, « plombe l’avenir du Cameroun »
Au centre des critiques de Maurice Kamto se trouve la décision de conserver un « écartement métrique des rails », un héritage de la période coloniale. Pour l’opposant, ce choix empêche toute « réelle modernisation » et constitue une « occasion manquée » de doter le pays d’un réseau ferroviaire aux « normes internationales (écartement de 1,435 m) ». Un tel réseau serait, selon lui, indispensable pour soutenir un « développement économique d’envergure régionale ».
Le projet en question, autorisé par l’État en février 2025, vise à relier la mine de bauxite de Minim-Martap au réseau ferroviaire national via la ligne Yaoundé-Ngaoundéré. Si l’objectif d’optimiser l’exploitation des ressources minières est clair, la méthode est vivement contestée par Maurice Kamto, qui y voit les signes d’une mauvaise gouvernance.
Le candidat dénonce également d’autres aspects du secteur ferroviaire national : « l’achat de matériel roulant obsolète repeint à grands frais », une « mauvaise gouvernance dans la réhabilitation du Transcamerounais », et une « dépendance industrielle dangereuse à l’importation de locomotives désuètes ». Pour Maurice Kamto, ces choix s’apparentent à un « sabotage économique déguisé ».
Par cette déclaration, Maurice Kamto appelle à une « refonte complète de la stratégie ferroviaire nationale et à la rupture avec les erreurs du passé ». Il insiste sur sa vision pour la région de l’Adamaoua, qui ne doit pas se transformer en un « carrefour minier du XIXe siècle », mais plutôt devenir le « cœur battant d’un Cameroun tourné vers l’avenir ».