C’est l’hypothèse qui a été présentée dans une lettre de l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary adressée aux camerounais le 25 juin 2025.
Dans sa lettre, le Président du Front pour le salut national du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary indique que c’est l’une des raisons qui le poussent à rompre l’alliance visible avec le président Paul Biya et à se lancer dans la course pour le fauteuil présidentiel. « Pour la première fois depuis l’indépendance, une élection présidentielle pourrait se tenir sans la candidature du président actuel », relève l’homme politique dans le point n°3 de sa lettre, intitulé « appel à l’unité nationale ».
En lisant entre les lignes, l’hypothèse a poussé l’ancien allié du présent chef de l’Etat à prendre ses distances et à ses marques à un moment sensible de la vie politique nationale. Au temps où les regards sont tournés vers une potentielle « transition historique », où les tractations se font en coulisse dans le but de « tourner une page et d’en écrire une nouvelle ».
Cette mouvance n’a pas laissé l’opposant des années 1990 indifférent. Il prend son courage de cesser d’accompagner le parti au pouvoir et de se constituer comme challenger de son candidat. « C’est pourquoi je propose ma candidature à la présidence de la République, non comme une ambition individuelle, mais comme un acte de foi dans la capacité du Cameroun à se lever et à se rassembler », écrit Issa Tchiroma.
L’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de la Communication ou encore des Transports, pour avoir travaillé avec le régime sortant pendant 20 ans. Il a accompagné un même système avec une même vision, des décennies durant ; un modèle qui « a progressivement étouffé les élans de progrès, paralysé nos institutions et brisé le lien de confiance entre l’Etat et ses citoyens ». Son départ du gouvernement se présente comme signe annonciateur d’un changement au sein ou en dehors du sérail. Les anciens repères ne suffisent plus à tout contenir. Il présente une nouvelle carte. « J’ai connu le pouvoir, et j’en ai mesuré les limites », nuance-t-il.
Tout compte fait, le Rdpc, contre vents et marrées, reste fidèle à ses textes de base qui font du président national, le candidat du parti à la présidentielle. Encore quelques semaines, et l’opinion saura si l’élection se fera avec ou sans la candidature du président sortant, Paul Biya.
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