A l’occasion de la grande parade du 20 mai, au Boulevard éponyme à Yaoundé, Aimé Robert Bihina, journaliste politique et rédacteur en chef à CRTV Premium, commentait le passage des partis politiques ayant des élus au Cameroun. Il avait alors déclaré que « seuls 19 partis politiques ont des élus au Cameroun sur 369 ». Il avait ensuite précisé que « cette liste ne sera modifiée que lors des prochaines élections locales en 2026 », avant de conclure que « faire d’autres contorsions juridiques relève de la prestidigitation politique ».
Ces propos interviennent dans un contexte de débat autour de la validité d’une potentielle candidature du MRC à la prochaine élection présidentielle. Le MRC, n’ayant pas participé aux scrutins parlementaires, municipaux et régionaux de 2020 et 2023, se retrouve face aux exigences de l’article 121 du code électoral pour pouvoir présenter un candidat. Cet article stipule qu’un parti doit avoir au moins un élu ou recueillir 300 signatures d’élus, de chefs traditionnels de premier degré ou de membres d’une chambre consulaire.
Face aux tentatives de certains partisans du MRC de légitimer une candidature en s’appuyant sur l’article 15 de la Constitution concernant la nullité du mandat impératif, les propos du journaliste de la CRTV ont suscité une vive réaction au sein du parti.
La réplique du Mrc
Joseph Emmanuel Ateba, secrétaire à la communication du MRC, a vivement répondu au journaliste, le qualifiant de « journaliste clandestin ». Dans sa réponse, également citée dans le texte, M. Ateba a déclaré : « Le journalisme clandestin c’est quand un journaliste s’approprie les pouvoirs qui ne sont pas les siens. Dans une tentative de manipulation Mr Aimé Robert Bihina, journaliste à la CRTV (Media à capitaux publics financés par le contribuable pour un service public équitable) interdit aux Camerounais d’exprimer des opinions, s’érige en Conseil électoral et juge constitutionnel pour trancher de manière sentencieuse le contentieux post-électoral. Un jour ce pays redeviendra normal et les camerounais se regarderont dans les yeux ».
Cette réaction de Joseph Emmanuel Ateba, tout en critiquant l’approche du journaliste, semble reconnaître implicitement la compétence du Conseil constitutionnel pour statuer sur la validité de la candidature du MRC le moment venu.
En attendant, les tensions restent palpables sur la scène politique. Les conditions de participation à la prochaine élection présidentielle et la place du MRC dans le paysage politique camerounais déchainent les passions.