Au terme de l’année 2024, les réserves de change des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) devraient culminer à 6539 milliards de FCFA, en baisse de 5 % en glissement annuel. Ces avoirs extérieurs en devises, qui permettent aux pays de la Cemac d’assurer solidairement leurs importations de biens et services, correspondent à 4,5 mois d’importation, contre 4,8 mois en 2023. Telles sont les nouvelles projections faites le 23 septembre 2024 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, par le Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac.
L’on remarque que les projections de la banque centrale sur le volume de ces avoirs extérieurs sont de plus en plus pessimistes, puisque la réduction desdites réserves était annoncée à seulement 2,7 % en début d’année 2024. Selon le gouverneur de la BEAC, le Centrafricain Yvon Sana Bangui, cette baisse observée depuis l’année 2023 résulte de la persistance des importations massives de produits par les pays de la Cemac. Ceci, en dépit de la mise en œuvre dans nombre d’États, parmi lesquels le Cameroun, de politiques d’import-substitution. Celles-ci visent à encourager la production locale, de manière à réduire considérablement les importations.
L’érosion des réserves de change dans la zone Cemac depuis 2023 survient alors que la banque centrale applique, depuis mars 2019, une nouvelle réglementation de change réputée plus rigoureuse, et dont l’un des principaux objectifs est de préserver les réserves de la communauté. Mais, apprend-on, l’application de cette réglementation se heurte toujours à la réticence de certains opérateurs économiques, en dépit des mesures d’assouplissement consenties par la banque centrale face aux plaintes de ces derniers.
BRM
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