
Le 26 février 2025, le Fonds monétaire international (FMI) a publié un communiqué résumant ses discussions avec les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) au sujet des politiques communautaires, ainsi que les politiques appuyant les réformes économiques en cours avec les États sous-programme avec cette institution de Bretton Woods. Dans le document, le FMI conseille à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac, de maintenir une politique monétaire restrictive afin de combattre l’inflation.
« Les administrateurs conviennent que la BEAC devrait maintenir une politique monétaire avec un biais restrictif, et ne réduire ses taux d’intérêt que lorsque des signes tangibles indiqueront que l’inflation se rapproche du critère de convergence régionale et que les risques pour la stabilité extérieure se sont atténués », souligne le document. En d’autres termes, le taux directeur de 5% fixé pour les banques souhaitant se refinancer auprès de la BEAC ne devrait pas diminuer, tant que l’inflation dans la zone Cemac n’atteint pas le seuil de 3% admis au sein de la communauté.
Selon les projections de la BEAC, révélées au cours de la 3ᵉ session du Comité de politique monétaire (CPM) de cette banque centrale, tenue le 23 septembre 2024 à Yaoundé, le taux d’inflation dans la sous-région devrait revenir au seuil de 3% au cours de l’année 2025 courante. Si cette prévision venait à se réaliser, les poussées inflationnistes auront enregistré un net recul, après trois années de fortes tensions.
En effet, au cours de l’année 2022, le taux d’inflation dans la zone Cemac a frôlé le double la norme communautaire de 3%, puisqu’il s’est établi à 5,5%. Ce niveau correspond à une augmentation de près de 4% en glissement annuel, après les 1,6% de l’année 2021. Cette pression sur les prix dans les marchés, officiellement imputées aux effets de la période post-Covid, et exacerbées par le déclenchement, en février 2022, du conflit russo-ukrainien, s’est poursuivie au cours de l’année 2023. Mais, depuis le début de l’année 2024, l’on assiste « à un recul progressif » de cet indicateur, selon les données de la BEAC.
BRM