Dans une récente déclaration, le journaliste et écrivain Jean Bruno Tagne dresse un tableau sombre de la situation des partis d’opposition au Cameroun. Il dénonce les nombreuses contraintes et obstacles auxquels ils sont confrontés, soulignant que les autorités en place mettent en œuvre des stratégies répressives pour museler toute voix dissidente.
« À quoi ça sert de prétendre qu’on est en démocratie et ne pas être capable d’en respecter les exigences? Osons le dire : Ahidjo était mieux. Il assumait sa dictature ».
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« Ahidjo était mieux !
Ceux qui se plaisent souvent à donner des leçons de stratégie, de tactique et de démarche à « l’opposition camerounaise » sont étrangement silencieux face aux brimades et aux chausse-trappes qu’érige le pouvoir corrompu et dictatorial de Yaoundé sur le chemin de ceux qui essaient de proposer une alternative au peuple.
Comment être un opposant dans un pays où on ne peut pas faire de meeting ou de manifestation publique, où on peut vous évincer du jour au lendemain de la tête de votre parti politique, où on vous empêche de collecter des fonds pour financer votre campagne là où votre adversaire use et abuse de la fortune publique, où votre sort dépend des humeurs d’un individu déterminé à poser les actes les plus loufoques pour mériter son strapontin?
Comment peut-on décréter le multipartisme dans un pays et ne pas à ce point supporter les partis d’opposition, la moindre contradiction ou les contrepouvoirs ?
Le président Biya c’est une pâle copie d’Ahidjo. L’hypocrisie et le courage en moins. Quand le premier président du Cameroun n’en pouvait plus de l’opposition, il a mis fin au multipartisme en 1966. Ça c’était la dictature. Mais au moins il avait eu le triste mérite de l’assumer. Chacun savait donc à quoi s’en tenir. C’était clair.
À quoi ça sert de prétendre qu’on est en démocratie et ne pas être capable d’en respecter les exigences? Osons le dire : Ahidjo était mieux. Il assumait sa dictature.
Jean-Bruno Tagne »