
Le 9 mai dernier à Yaoundé, plusieurs ministres camerounais ont assisté à la célébration des noces d’or de la présence de la Délégation de l’Union européenne au Cameroun. Une relation de 50 ans saluée par Lejeune Mbella Mbella, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations extérieures (Minrex). Selon ce dernier, « ce n’est pas à tout le monde qu’il est donné de maintenir des relations d’une telle durée ».
C’est en effet en 1975 que Bruxelles prend la décision de transformer les bureaux du contrôleur technique du Fonds européen de développement (FED) de Yaoundé en Délégation des communautés européennes. A l’époque, cette délégation comptait seulement neuf employés. Cinquante ans après, l’Union européenne est solidement implantée au Cameroun où elle poursuit trois missions essentielles : promotion de la démocratie et des Droits humains, représentation diplomatique et une mission axée sur le développement.
Pendant la célébration de ces noces d’or, Jean-Marc Châtaigner, le chef de la Délégation de l’Union européenne au Cameroun, est longuement revenu sur la participation de Bruxelles au développement du Cameroun. « Nous sommes dans une période où il faut construire des ponts entre les hommes, comme disait le pape Léon XIV », a fait savoir le diplomate français.
Il fait en réalité allusion à la stratégie Global Gateway, lancée par l’Union européenne en 2021, dont l’une des ambitions est de créer des ponts entre le Cameroun et les pays voisins. Il y a deux ans, cette stratégie a permis de construire le pont sur la Cross River, qui relie le Cameroun et le Nigeria. Il y a quelques mois, c’est le pont sur le Logone, qui relie désormais le Cameroun et le Tchad. Le pont sur le Ntem est en projet. Il va relier le sud du pays à la Guinée équatoriale.
Au-delà de ces ponts, plusieurs autres infrastructures ont vu le jour en cinquante ans de présence de l’Union européenne sur le triangle national. L’ensemble de ces projets sont visibles sur le hall digital inauguré le 9 mai dernier dans les locaux de l’Union européenne à Yaoundé. « Il est question de rappeler tous les projets avec le Cameroun », a commenté Jean-Marc Châtaigner au moment d’inaugurer ce hall digital.
Pour Lejeune Mbella Mbella, ces réalisations ne passent pas inaperçue : « le gouvernement du Cameroun reste disponible sensible ». De son côté, Bruxelles continue de se préoccuper à l’impact de son action au pays des Lions indomptables. « Quel souvenir, quelle empreinte voulons-nous laisser, nous Européens et Camerounais, aux jeunes d’ici les cinquante prochaines années ? » s’interroge Jozef Sikela, commissaire européen aux partenariats internationaux.
C’est pour répondre à cette question que Bruxelles s’engage à contribuer davantage au développement des infrastructures. Mais pas seulement. Car Délégation de l’Union européenne travaille aussi sur d’autres volets : la lutte contre la corruption ; la promotion de la gouvernance et de la démocratie ; le soutien aux activités économiques du pays sans oublier les questions sécuritaires. Bruxelles est fortement impliqué dans le financement de la Force multinationale mixte (FMM), qui lutte contre la secte terroriste Boko Haram dans le pourtour du Lac Tchad.