Selon la dernière note de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, à fin septembre 2024, le Trésor public cumule des Restes à Payer (RAP) d’un montant total de 559,1 milliards de FCFA, correspondant à 1,6% du PIB. Il s’agit de factures en instance de paiement au Trésor public, sur des périodes allant de moins de trois mois à plus de trois mois. Dans le cas d’espèce, l’enveloppe la plus importante représente les RAP de plus de trois mois, dont le montant à fin septembre 2024, selon la CAA, s’élève à 494,6 milliards de FCFA.
La lecture attentive de la note de conjoncture de la CAA révèle que cette enveloppe des RAP de plus de trois mois a explosé. Elle est en hausse de 128% en glissement annuel, comparée aux 216,9 milliards de FCFA enregistrés à fin septembre 2023. Le Trésor public camerounais affiche ainsi plus qu’un doublement de cette catégorie de dette intérieure, alors que, révèle le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, un emprunt de 323,9 milliards de FCFA a été mobilisé en juillet 2024 auprès de l’Américain Citi Group, pour réduire ce type de dette.
« La dette commerciale, évaluée à environ 1384,1 milliards de FCFA, a augmenté de 27,8% par rapport au trimestre précédent, et de 38,9% en glissement annuel, principalement en raison de l’émission d’un emprunt par placement privé en juillet dernier, destiné à réduire les Restes à Payer de plus de trois mois. (…) Cette dette comprend les eurobonds émis en 2015 et 2021, pour un encours de 511,1 milliards de FCFA, (…) ainsi qu’un placement privé de 323,9 milliards de FCFA envers le groupe Citi », peut-on lire dans le document que vient de publier la CAA.
L’on ignore si cet emprunt contracté auprès de Citi Group avait déjà été effectivement décaissé et utilisé au moment de la compilation des chiffres sur la dette publique du Cameroun à fin septembre 2024. Ce d’autant que la note de conjoncture de la CAA ne comptabilise pas les RAP dans les paiements effectués par le Trésor public camerounais entre janvier et septembre 2024 (360,7 milliards de FCFA, dont 56,7 milliards de FCFA d’intérêts, NDLR), au titre du service de la dette publique.
Au demeurant, alors que l’enveloppe des RAP de plus de trois mois à plus que doublé à fin septembre 2024, sur un an glissant, témoignant ainsi des difficultés de trésorerie de l’État, celle des RAP de moins de trois mois a été considérablement réduite au cours de la période sous-revue. « À l’inverse, les RAP de moins de trois mois ont baissé de 73,3% par rapport à juin 2024, et de 65% par rapport à septembre 2023, pour s’établir à 64,5 milliards de FCFA », révèle la CAA.
Brice R. Mbodiam
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