Sous le titre « Le Fantôme d’Etoudi », c’est une vraie bombe que Jeune Afrique lança sur la scène politique africaine et camerounaise dans sa livraison de la semaine du 14 au 20 septembre 2014. Il y a dix ans. Guerandi Mbara Goulongo aurait été enlevé en Europe, puis ramené au Cameroun avant d’être sauvagement exécuté. Pour un œil exercé l’entourloupe était flagrante voire grossière. Mais cela fit un effet de tsunami. Tsunami loin d’être estompé aujourd’hui encore. Çà et là encore activistes de toutes sortes, les hargneusement anti Biya, comme les partisans zélés du régime et voire divers experts autoproclamés nous servent des tirades intégrant comme évidence l’élimination du Capitaine Guérandi par le Cameroun. La thèse de Jeune Afrique.
L’affaire n’ayant pas fait l’objet d’un éclairage définitif aux yeux du public, cela peut se comprendre. Pour Georges Dougueli l’auteur de cet article, une opération barbouzarde courant 2012 a permis l’enlèvement sur le territoire de l’Union Européenne en Janvier 2013. Le plus célèbre des opposants armés au régime de Biya a ensuite été assassiné sur place au Cameroun. A la manœuvre selon Jeune Afrique, la toute puissante Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), le tentaculaire service de renseignement camerounais à la fois à titre exclusif renseignement extérieur, et renseignement intérieur/contre-espionnage en concurrence avec d’autres services (DGSN, Gendarmerie…). Selon l’hebdomadaire basé à Paris Rue d’Auteuil, à un jet de pierre de l’Ambassade du Cameroun, le traquenard qui permit cette opération fut concocté avec l’aie d’un certain Georges Starckmann et d’un Colonel portugais du nom de José Alberto Fernandes Abrantes rompu à la barbouzerie en Afrique. Et a abouti en janvier 2013 à l’enlèvement de celui qui fut en Avril 1984 une des têtes pensantes du putsch avorté et depuis cette date au centre des préoccupations de l’ensemble des sécurocrates. Enlèvement suivi de sommaire exécution une fois le colis livré au Cameroun. Le traquenard était un projet d’achat d’armes en Europe de l’Est. Chose « normale » pour celui qui n’a jamais renoncé à une intervention armée contre le régime de Yaoundé. Et qui entretiendrait selon les comptes rendus barbouzards une armée de quelques milliers d’hommes prête le moment venu à sauter sur le régime de Yaoundé.
L’achat d’armes pour son armée secrète fut donc l’appât qui selon JA perdit Guérandi en ce mois de janvier 2013, capturé par José Alberto Fernandes Abrante et livré tel un vulgaire colis au Cameroun aux soins de la DGRE. Et liquidé. Séisme immédiat à la publication de cet article. Bête noire du régime de Yaoundé, Guerandi n’a jamais fait mystère de son rôle majeur dans le putsch avorté du 6 Avril 1984, dont il fut l’un des rares acteurs à réchapper. Il s’est réfugié au Burkina Faso chez son ami Blaise Compaoré et condisciple à L’EMIA. Non seulement il devint dès juin 1984 un des bras-droits de Compaoré alors Numéro 2 du régime. Pire, le procès Sankara révèlera d’ailleurs un rôle déterminant joué par un certain camerounais dans les évènements du 15 octobre 1987. Des témoins à ce procès attestent que la veille du 15 Octobre 2015, Charles Taylor déjà chef de guerre célèbre mais qui ne prendra lui-même le pouvoir qu’en 1997, 10 ans plus tard avait été aperçu ainsi que certains de ses éléments armés et aguerris en compagnie du Camerounais juste le 14 octobre 1987. Charles Taylor que le Camerounais serait allé faire libérer de prison au Ghana pour le faire venir à Ouagadougou. Et lui faire jouer un rôle décisif dans le 15 octobre 1987. Rôle sur lequel beaucoup reste à dire. Dès octobre 1987, c’est désormais le bras droit non plus du Numéro 2 du pouvoir mais du Numéro 1. Et à ce titre, l’homme que la DGRE aurait éliminé en janvier 2013 a été au cœur de nombreuses déstabilisations d’innombrables régimes sur le continent africain (Côte d’Ivoire en 2002, Liberia 1997, Centrafrique 2013 etc). Certainement pas de quoi rassurer Yaoundé qui était sur ses gardes, surtout un an après la prise de pouvoir à Bangui d’éléments identifiés comme relevant de la Galaxie de Ouagadougou. On parlait même d’une vraie paranoïa contre celui qui n’était manifestement pas un enfant de cœur et que le Cameroun surveillait de très près et très légitimement.
En Janvier 2013 donc, c’est cet ennemi déclaré du régime que la DGRE a éliminé selon le papier de George Dougueli. Cette thèse qui à vrai dire ne résiste pas à la plus superficielle des analyses, est pourtant depuis quasi vérité officielle au sujet d’un Capitaine Guérandi soustrait au regard public depuis au moins 2013. C’est un journaliste camerounais basé au Canada dont les amitiés avec Guérandi sont connues qui est venu confirmer et raffiner quelques années plus tard. A travers un livre intitulé Un Assasssinat franco-africain. Pour Jean Marc Soboth, aussi bien le traquenard de l’achat d’armes en Europe de l’est, que l’enlèvement et l’assassinat par les services Camerounais de Guérandi à qui il a selon son propre aveu rendu visite à Ouagadougou sont avérés. S’y ajoutent juste une implication de la France dans la combine qui a conduit à cette élimination, ainsi qu’une brouille au dernier moment entre Compaoré chassé du pouvoir un mois après la parution de l’article de JA et son ami Guérandi. L’entourloupe était effectivement flagrante dès la parution de l’article de Jeune Afrique en septembre 2014. Pour qui a essayé d’y regarder de près. Et pour qui y regarde de près ni la thèse de Jeune Afrique ni sa variante à la saveur anti-francaise de Jean Marc Soboth ne résiste à L’analyse. Comme un des acteurs de premier plan au sein du pouvoir burkinabè, l’achat d’armes est sans doute la chose la plus facile pour aussi bien le Burkina Faso que pour Guérandi.
Aussi bien les connexions de Ouagadougou avec tous les groupes armés qui infestent le Sahel que la participation directe et avérée de Ouagadougou dans une demi-douzaine de déstabilisations armées en Afrique (Liberia, Cote d’Ivoire, Centrafrique…) prouve que ça n’est pas à ces gens-là qu’il pourrait manquer ni les armes pour quelque action que ce ne soit ni les circuits pour les faire acheminer. Il faut ajouter que les marchands d’armes occidentaux ont en plus toujours vu et eu en Ouagadougou leur meilleur ami et agent sur le continent africain. Imaginer que l’un des hommes au cœur de tous ces trafics-là ait besoin de passer par de douteux personnages trop manifestement barbouzards et peu fiables et avec en plus une telle incroyable désinvolture… désinvolture et imprudence exactement à l’opposé aussi bien des habitudes de ce milieu que du profil du personnage… pour acquérir des armes qui n’ont jamais manqué à ces gens-là n’est juste simplement pas sérieux. La ficelle est vraiment trop grosse pour être crédible. La surprise ici est que tant de gens, et pas tous forcément peu éclairés aient eu tendance à croire à cette fable même pas été intelligemment montée. A moins que la force de la légende autour du personnage disparu de la circulation ait fait baisser la garde à plus d’un. Mais l’idée même que le pouvoir de Biya si totalement réfractaire à tout aventurisme ait organisé un enlèvement barbouzard sur le territoire de l’UE suivi d’assassinat n’est juste pas envisageable. Telle opération hors du territoire national sur un sujet tel sujet de la plus stratégique importance ne peut se penser et se faire que sur ordre de Biya lui-même. Qui ne donnerait jamais un tel ordre, dans aucun cas de figure. Non seulement l’aventurisme et la provocation d’une telle opération sur territoire européen seraient flagrants, mais la capacité de nuisance de ces pays n’est pas inconnue du Cameroun et de son président qui n’ont jamais une seule fois été pris en défaut question refus de faire dans la provocation.
La version saveur françafricaine de la thèse de Jeune Afrique concoctée Jean Marc Soboth, ami avoué de Guerandi ajoute à la catégorique invraisemblance et du projet d’achat d’armes, et du voyage paris-porto-Sofia, ainsi que des acteurs de roman de l’affaire, une autrement plus indéfendable légende d’implication de la France dans l’affaire. Elle y ajoute même une supposée brouille de dernière minute entre Blaise et son ami Guérandi. Le 31 Octobre 2014, un mois et demi après la parution de l’article de JA avait lieu la chute du régime de Compaoré. Le putsch de Diendéré, un des membres du cercle fermé des proches de Compaoré dont Guérandi a toujours fait partie, a lui aussi échoué à remettre en selle l’ancien régime… Le besoin de se distancier de cet ancien régime honni coule de source pour qui tient à l’image de Guérandi. Et comme ami avoué du Capitaine, Jean Marc Soboth est certes dans son rôle dans cette tentative de blanchiment mais ne peut convaincre personne qu’un Camerounais refugié au Burkina et qui doit tout à Compaoré qu’il accompagne depuis ses débuts, peut envisager de se brouiller avec celui-ci tout en habitant Kossyam. Cela n’a aucun sens. Mais il se comprend dans ce contexte que le besoin de construire artificiellement une distance avec ce régime au cœur duquel Guérandi a évolué depuis juin 1984 devenait légitime et urgent. Surtout pour qui avait encore de projets politiques dans son pays, le Cameroun. Quant à la complicité française dans l’enlèvement, elle n’a pas été étayée par le moindre élément. L’histoire du régime de Compaoré et de ses acteurs majeurs est et demeure jusqu’ici largement celle des plus loyaux, dévoués serviteurs de la France et de l’Occident en Afrique depuis 1987: Blaise Compaoré, François Compaoré, Djibril Bassolé, Guerandi Mbara etc. François Compaoré est France. Djibril Bassolé a été exfiltré de son pays par des moyens frauduleux apportés par la France entre autres. Et Blaise Compaoré menacé par son peuple a quitté le Burkina par des moyens occidentaux. Quant à Diendéré, au moment où il lui était poursuivi pour putsch et que la prison était son horizon, les Américains lui construisaient une légende de général de grande valeur et le recalaient ouvertement pour eux. Guerandi n’est qu’un des maillons de ce groupe de dévoués soldats de l’Occident en Afrique. Pas le genre contre qui la France conspirerait. Plutôt du genre pour qui la France et l’Occident volontiers à la première occasion conspireraient.
Le régime de Yaoundé qui n’a jamais été dans les grâces de Paris ou de l’Occident, qui ne font que le tolérer, est bien le dernier au profit de qui l’Occident agirait contre time tested friend Guérandi. Aucune chance que Paris ou quiconque en Occident pense mal de ces gens-là. Aucune chance que Paris ou Washington ou quelque capitale occidentale que ce soit, pense autre chose que du bien de ces gens. Unanimement. Un peu comme avec Marafa Hamidou Yaya (selon wikileaks). Le Cameroun n’a pas fait enlever Guérandi en 2013 en Europe pour le faire tuer. Et certainement pas avec la complicité de la France. Mais cette thèse a un intérêt certain. Aussi bien celle de Jeune Afrique que la version assaisonnée Françafrique de Soboth. Il n’y a pas eu enlèvement assassinat de Guerandi en 2013 mais une disparition délibérée et organisée de l’intéressé. Vite suivie de celle de son épouse déguisée en mort naturelle. Il y a donc eu bel et bien une mascarade conspiratrice. A laquelle Jeune Afrique, habituel des coups tordus, a pris part par la construction de cette esbroufe romanesque de septembre 2014. En conscience ou manipulée par les cercles babouzards, est la question qui demeure. Que Jean Marc Soboth, l’ami fidèle de Guérandi qui a selon ses propres aveux fait souvent le pèlerinage de Kossyam, l’enceinte où logeaient alors les plus importants dirigeants du Burkina Faso à Ouagadougou, ait enrichi cette mascarade d’un zeste de blanchiment au bénéfice de son ami après la chute de Compaoré se surprend guère. Mais si Guérandi n’a pas été froidement éliminé par la DGRE selon le scenario promu par JA et Jean Marc Soboth, il devient urgent de se demander où il est passé ce rebelle depuis tout ce temps. Deux anecdotes permettent de répondre à cette question. Quelques mois après l’annonce par JA en septembre 2014 de son élimination par le Cameroun, un haut responsable du système Biya a rencontré Guérandi au détour d’un voyage à l’extérieur. Ledit responsable a depuis perdu son poste et a été mis aux arrêts pour d’autres raisons, mais manifestement tout le monde n’avale pas cette salade d’élimination. Surtout pas l’appareil securocrate national dont la vigilance a permis de documenter la rencontre. Et perdu le malin apparatchik qui a découvert à l’occasion que son propre régime était plus futé qu’il ne le pensait. Un ami diplomate qui a été plénipotentiaire d’un puissant et influent pays dans le voisinage du Cameroun de 2013 à 2016. Si on n’est plus amis depuis un certain temps, il a pu entretemps me faire état de l’approche qui a faite auprès de lui par certains en vue de porter un coup contre le pouvoir de Yaoundé. Les détails qu’il m’en a donnés que je tais encore ne laissaient aucun doute sur l’identité des concernés.
La compromettante tentative ne lui porta d’ailleurs pas bonheur puisqu’il perdit très vite ses fonctions de la pire des manières… Mais pas avant qu’on ne lui trouve des intérêts en Côte d’Ivoire subitement apparus en ce moment-là. La disparition de Guérandi des radars entre 2012 et 2013, si elle a été maquillée en faux assassinat pour mettre le Cameroun sur la défensive est en réalité une disparition conspiratrice. Elle a été savamment conçue et lancée à un moment où divers vautours pouvoiristes intérieurs et extérieurs à l’œuvre depuis les années 2000 comptaient les jours du régime. Et cela peut se comprendre : intrinsèquement lié à personne de Biya alors octogénaire le régime était perçu comme fragile et en danger. Ce fut le moment idoine pour une disparition conspiratrice. Ce fut le moment que choisit celui dont on accuse le régime Biya de l’exécution de se soustraire au regard du public. Pour continuer à préparer ce qu’il n’a jamais cessé de préparer littéralement depuis que Biya est président : le renversement de celui-ci pour lequel en 1984 déjà il était impliqué. Les rapports tenus entre la Galaxie de Ouagadougou autour de Blaise Compaoré et les Occidentaux sont connus de tous. Et depuis longtemps, ce n’est un secret pour personne que les Compaoré, Blaise et François, Gilbert Diendéré, Djibril Bassolé etc sont bel et bien les soldats de l’Occident et de la France en Afrique. Et les plus fidèles de ces soldats. Guérandi Mbara aussi forcément. Sans aucun doute. Lui qui a revendiqué cette proximité au micro de Venant Mboua dont il critiquait les saillies anti francaises en Avril 2014: selon lui « sans la France et a fortiori contre celle-ci, rien ne peut être entrepris en Afrique », sous-entendu du genre de choses qu’il se démène depuis les années 80 à entreprendre, comme conquérir le pouvoir au Cameroun. En septembre 2014 quand le scenario romanesque de l’élimination de Guérandi a été déroulé, on était à un mois de la chute de Compaoré désormais réfugié en Côte d’Ivoire. Les services barbouzards occidentaux, CIA, MI6, DGSE et BND qui n’ont jamais caché leur intérêt pour Dienderé qu’ils voulaient récupérer, n’avaient pas meilleure occasion que les évènements d’Octobre 2014 pour récupérer celui qui avait le même profil et naviguait dans les mêmes eaux depuis le départ : Guérandi Mbara Goulongo. Et vivant en Allemagne depuis plus de 10 ans, je pencherai pour diverses raisons que je n‘exposerai ici, pour l’Allemagne où Guérandi a en partie été formé et à ses services, le BND ou son versant intérieur le Verfassungsschutz). Il vaut mieux considérer comme évidence que c’est de ce côté-là que le supposé enlevé et assassiné est à rechercher. De ce côté où on sait cacher et faire disparaitre les gens comme par hasard. Mais aussi où on est rompu à la seule tâche qui certainement intéresse l’homme renverser les régimes et plus précisément celui de Yaoundé. Pour le Cameroun, ça n’est donc pas une bonne nouvelle que de voir les choses de cette façon. Surtout à la veille de 2025 perçu comme tournant. Certes 2011 et le 2018 aussi devaient être des tournants. Mais de voir dans la nature un des plus expérimentés putschistes d’Afrique qui ne cache pas ses vues sur son propre pays ne peut rassurer le Cameroun. Ni de se dire qu’il a de son côté les Occidentaux. Sans compter que depuis des décennies il est entendu et connu que l’homme a entretenu, développé et multiplié les infiltrations au sein de l’appareil de l’Etat, du système sécuritaire et la société civile du Cameroun. A la veille de 2025, c’est peut-être un supposé mort qui fait le plus peur au Cameroun à la fin. Quelle embuscade prépare le supposé mort ? Quelle chance de succès aurait telle entreprise dans le contexte de l’élection à venir en 2025 ? La réponse se trouve dans des propos qu’aurait tenu selon des source sûres le président Biya à un de ceux qu’il a nommés aux postes les plus sensibles au moment de sa prise de fonction : « je suis capable de dormir dans le même lit que le plus venimeux des serpents. En veillant juste à ce qu’il ne me morde pas ». Lequel haut responsable a depuis été mis en prison et doit bien méditer ce propos qu’on ne peut assimiler à de la vanité totalement absente du caractère du président. Propos qui résume assez bien la résilience d’un régime qui a connu très tôt adversité, traitrise, menace dans des proportions sans égales mais qui en toujours triomphé alors qu’á tous les coups on ne vendait pas chère sa peau.
L’embuscade en préparation par celui que JA appelle un fantôme aura-t-elle la peau d’un tel régime aujourd’hui ? Le supposé mort va-t-il comme forcément il entend le faire ressusciter triomphalement par une victoire sur un régime qui tient bon depuis 42 ans ? Les immenses soutiens dont dispose l’agent de l’Occident auprès de ceux-ci vont-ils être décisifs au moment où cet Occident recule massivement partout en Afrique ? Difficile de trancher la question mais le but de la fausse disparition et de la vraie conspiration construites autour du fantôme d’Etoudi est sans doute de cet ordre-là. Mais même s’il a 91 ans, sa lucidité n’est remise en cause par personne de sensé, ni son contrôle de l’appareil de l’Etat. Si le fantôme en question a pour lui une machine de déstabilisation de premier ordre, du reste depuis 1987, il fera face comme conspirateur invisible à un régime qui a su survivre aux pires mortelles trahisons de ses éléments les plus hauts placés en 4 décennies. Un régime qui a encaissé victorieusement les traitres coups des talentueux de ses apparatchiks. Le G11 y est passé. Le G18 a été écrabouillé. Et jusqu’à preuve du contraire le G25 ne semble pas avoir plus de chances de succès, même porté par le fantomatique Capitaine Guérandi et ses innombrables agents au cœur du système. Dix ans après le seisme causé par la maskirovka de l’elimination de Guérandi par la DGRE, le coup tordu médiatique fort sophistiqué ne semble pas encore avoir plus porté fruit contre Biya qu’en avril 1984 pour le supposé mort. Manifestement. A moins que 2025 et la présidentielle en vue offre l’occasion d’une embuscade du fantôme contre celui qu’il cherche à renverser depuis pratiquement son arrivée au pouvoir. Just wait and see.
Daniel Souloukna*
* Ancien Eleve de l’Ena de France (Promotion René Cassin) CEO Institute for Public Policy Studies in Africa (IIPSA) Berlin Allemagne souloukna.ippsa@protonmail.com