
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobé, a procédé le 7 mai 2025 à la mise en service d’une unité de production d’engrais chimiques à Bonaberi, Douala. D’une capacité de production de 120 000 tonnes, extensible à 150 000 tonnes par an, cette usine, dont le coût n’a pas été révélé, a été construit par Hydrochem Cameroun, filiale du groupe Noutchogouin Jean Samuel (NJS).
Selon Jean Marie Manga, directeur adjoint d’Hydrochem Cameroun, « l’entreprise importe la matière première en vrac, notamment les prix, et la transformation par des formulations locales en fonction de la demande de sa clientèle ». Cette initiative locale a été saluée par le ministre de l’Agriculture, car elle « correspond exactement à la nouvelle stratégie agricole, qui demande qu’on s’intéresse d’abord à la santé et à l’aptitude du sol, pour que la fertilisation vienne plutôt corriger le manque d’aptitude du sol par certains nutriments », a-t-il précisé.
Grâce à cette unité, le Cameroun devrait réduire de moitié ses importations annuelles d’engrais, actuellement estimées à 300 000 tonnes, selon le ministre. D’après l’Institut national de la statistique (INS), le pays a dépensé 173,9 milliards de FCFA en importations d’engrais entre 2021 et 2023. À elle seule, l’année 2023 a enregistré 228 326 tonnes d’engrais importés (+76,2 %), pour une facture dépensée à 70,9 milliards de FCFA.
Toujours selon l’INS, cette augmentation des volumes et des coûts contribue à creuser la balance commerciale du Cameroun, qui a franchi pour la première fois la barre des 2 000 milliards de FCFA en 2023. Cette inflation est notamment imputable au conflit entre la Russie — grand fournisseur d’engrais du Cameroun — et l’Ukraine, opérant en 2022, ainsi qu’à l’absence d’unités de production locales.
Pour inverser cette tendance, le gouvernement a annoncé en 2023 la construction de trois usines, après l’échec du projet porté par l’Allemand Ferrostaal, en attente depuis plus de 12 ans. L’usine d’Hydrochem Cameroun devient ainsi la toute première unité de production d’engrais opérationnel du pays. Elle vient renforcer l’ancrage du groupe NJS sur le marché local, après le rachat des actifs du Norvégien Yara au Cameroun en décembre 2023.
Frédéric Nonos