Alors que Maurice Kamto est de retour au Cameroun après son meeting de Paris et se trouve, depuis samedi, sous surveillance policière à son domicile de Bonapriso, les autorités ont cadenassé l’accès au siège du MRC à Deido. Cette stratégie, visant à limiter la mobilisation populaire autour de l’opposant, a impliqué un important contingent de forces de l’ordre et la perturbation de la circulation sur des axes majeurs de la ville.
Face à cette démonstration de force focalisée sur le MRC, Jean Bruno Tagne a réagi avec une pointe d’ironie et de frustration : « Cristalliser autant d’attention, mobiliser autant d’énergie sur un seul leader et un seul parti politique est, au minimum, un manque de respect cruel pour les autres. Ils existent aussi, bon Dieu ! »
Cette déclaration ravive une critique récurrente au sein de l’échiquier politique camerounais. Il s’agit en effet de la tendance des autorités à concentrer leur attention sur les opposants considérés comme les plus influents, tels que Maurice Kamto ou Cabral Libii. Cette approche risque non seulement de marginaliser les autres acteurs politiques, mais aussi de renforcer involontairement la stature de ceux que le pouvoir tente d’endiguer. Au-delà des impératifs de maintien de l’ordre, une telle stratégie interroge sur la perception de la diversité politique et le traitement réservé aux différentes voix de l’opposition au Cameroun.