La circulation des moto-taxis est interdite sur plusieurs axes majeurs de Douala les 7 et 8 juin 2025, selon un arrêté signé ce jeudi 5 juin par le Préfet du Wouri. Seulement, cette mesure, dont le timing n’est pas passé inaperçu, intervient explicitement quelques jours après l’annonce du retour de Maurice Kamto, initialement prévu le 8 juin à Douala avant son départ pour Yaoundé.
Des sources indiquent que cette décision fait suite à des renseignements sur une forte mobilisation populaire attendue pour l’accueil de l’opposant. L’interdiction cible spécifiquement l’itinéraire supposé de Maurice Kamto, entre l’aéroport de Douala et le siège du MRC au quartier Grand Moulin, ainsi que les zones environnantes.
Les axes concernés incluent notamment :
- Axe École Publique Deido – Camtel Bepanda
- Axe Pont Bonabassem – École Publique Deido
- Pont Bonabassem – Axe lourd Bepanda – Entrée Bepanda
- MRS Omnisport – Camtel Bepanda
- MRS Omnisport – 2e entrée stade avant Tontana Hôtel
- Ruelle Coaf – Marché New-Deido – Quiferou Grand Moulin
- Marché des fleurs – NIKI Aéroport (dans les deux sens)
- Grand Mall – Station Bocom et Grand Mall – Aéroport
Cette décision préfectorale soulève de vives interrogations et critiques. Au-delà des considérations sécuritaires avancées, la simultanéité de cette interdiction avec un événement politique majeur est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative déguisée d’entraver la liberté de rassemblement et de limiter l’expression populaire. Les moto-taxis constituent un moyen de transport essentiel pour une large partie de la population de Douala et leur interdiction dans des zones aussi vitales risque non seulement de paralyser une partie de l’activité économique de la ville, mais aussi de gêner considérablement les déplacements des citoyens, qu’ils soient ou non liés à l’événement politique.
Cette mesure, bien que présentée comme une disposition d’ordre public, est largement interprétée comme une manœuvre visant à étouffer toute manifestation de soutien à l’opposant Maurice Kamto et à contrôler l’espace public. Une telle restriction de la circulation, si visiblement ciblée, interroge sur la légitimité des motivations réelles des autorités et alimente le débat sur le respect des libertés publiques dans le contexte politique camerounais.