
Alors qu’il défendait le projet de loi sur la conservation des écosystèmes transfrontaliers entre le Cameroun et le Nigeria, le ministre des Forêts et de la Faune (Minfof) a annoncé que le processus de transfert de la gestion des parcs naturels à des acteurs privés était en cours.
« Les parcs nationaux sont des leviers importants pour générer des ressources essentielles à l’État, notamment à travers l’écotourisme. Cela nous oblige à repenser notre approche et à passer d’une gestion directe par le ministère – qui, en réalité, n’en a pas toujours les compétences – à un modèle de gestion partenariale avec le secteur privé », a expliqué le ministre Jules Doret Ndongo, le 2 avril à l’Assemblée nationale.
Le membre du gouvernement a précisé que cette initiative était déjà expérimentée dans le parc national de Campo Ma’an, dans la région du Sud, réputé pour abriter une importante population de gorilles. « Je peux vous assurer que ce partenariat est en phase d’expérimentation dans le parc de Campo Ma’an avec un opérateur privé. Et cela fonctionne », a-t-il affirmé.
« Les gorilles se sont habitués aux populations, et inversement. Les visiteurs paient des droits d’entrée. Nous comptons étendre ce modèle à d’autres aires protégées, comme cela se fait déjà au Kenya ou en Afrique du Sud », a ajouté le ministre.
Toutefois, Jules Doret Ndongo a reconnu que le chemin restait long. « Il faut savoir que le Kenya, l’Afrique du Sud, la Tanzanie ou le Botswana n’en sont arrivés là qu’après des investissements conséquents. On ne devient pas une destination écotouristique du jour au lendemain. Il faut construire des routes d’accès, aménager les sites, former le personnel d’accueil », a-t-il souligné devant les députés.
Le Cameroun compte de nombreuses aires protégées, dont une vingtaine de parcs nationaux, au moins six réserves et plusieurs sanctuaires de faune.
Ludovic Amara