Alors que les recrutements sont quasiment gelés, le Minesec fait face à une saignée préjudiciable au fonctionnement acceptable des structures scolaires.
Dans un communiqué du 4 novembre 2024, le ministre des Enseignements secondaires demande à 1509 fonctionnaires de l’éducation, absents de leurs postes de service depuis une date qui n’a pas été précisée, à se présenter dans ses services, dans un délai de 14 jours, munis des pièces justificatives de « leur position administrative actuelle ». Passées les deux semaines, Nalova Lyonga dit que des mesures disciplinaires seront prises à leur encontre. En faisant une petite comparaison, il ne s’agit pas forcément de nouveaux fonctionnaires ayant rejoint d’autres horizons, tout en continuant à émarger sur le budget de l’Etat. Et l’on peut légitimement s’interroger sur le sort des sanctions déjà promises à ceux dont les noms reviennent, puis questionner le sérieux des responsables chargés de traiter ces dossiers.
Fin février 2024, le même ministre recherchait déjà 2128 enseignants, en promettant de sanctionner s’ils ne clarifiaient pas leur situation. A l’époque, l’on relevait que la crise anglophone impactait sérieusement la présence des enseignants à leurs postes dans le Noso, en particulier dans les lycées d’enseignement technique. Chez les francophones, la distance semblait apparaître comme un facteur explicatif du phénomène, au regard du nombre d’établissements du Mayo Rey concernés par exemple. Mais la liste puise partout, y compris dans nos métropoles. Le Lycée Bilingue de Bobongo Petit Paris, un établissement de la ville de Douala y avait 45 enseignants, 24 au Lycée Bilingue de Deido. La donne n’a pas beaucoup changé et l’on sonde les chemins de l’exil.