
Dans son discours de fin d’année 2024, le président Paul Biya a fait le bilan de l’année écoulée et présenté plusieurs projets visant à accélérer le développement économique du Cameroun en 2025. Ces initiatives couvrent des secteurs clés tels que l’agriculture, les mines, l’industrie, l’énergie et les infrastructures routières…
Dans le domaine de l’agriculture, Paul Biya rappelle que ce secteur continue de contribuer à réduire la balance commerciale. À cet effet, le plan intégré d’importation-substitution agropastorale et halieutique, annoncé l’année dernière, « commence à produire des résultats visibles ». Il en veut pour preuve les 452 tonnes de semences et les 120 800 tonnes de farine produites cette année localement. Le chef de l’État précise également que « s’agissant du cas spécifique du cacao, la politique de promotion de l’excellence qualitative mise en œuvre ces dernières années a abouti à des niveaux de prix exceptionnels au profit des producteurs ». Le président annonce par la même occasion le démarrage imminent du technopole agro-industriel de Ouassa-Babouté, près de Nkoteng, qui sera consacré à la production et à la transformation des céréales, des tubercules, du lait et de ses dérivés.
Espoirs miniers
Pour le secteur des mines, Paul Biya rassure que les « perspectives de développement du riche potentiel dont nous disposons dans le secteur minier sont, elles aussi, porteuses d’espoir ». C’est dans cette optique qu’il annonce que le démarrage de l’exploitation des gisements de fer de Kribi-Lobe, Bipindi [1]Grand Zambi et Mbalam-Nabeba est « imminent ». Tout comme la bauxite de Minim-Martap, « dont la convention d’exploitation a été signée ». Des projets d’envergure qui font dire au président Paul Biya que « la maitrise des circuits de commercialisation de nos minerais va accroitre le volume des ressources financières nécessaires à la réalisation de nos projets de développement ».
Industrie
Le même vent d’espoir souffle sur le secteur industriel, selon le chef de l’État. Le « dynamisme » dans le secteur industriel s’est aussi traduit par l’entrée en service d’une cimenterie au Cameroun, entrainant la baisse des prix du ciment, rappelle-t-il. Ce dynamisme devrait se poursuivre avec de nombreuses initiatives engagées, telle la zone industrielle intégrée du Port autonome de Kribi qui est dédiée à la transformation des matières premières à l’instar du cacao, du café et de l’hévéa. Pour Paul Biya, la récente réforme de la Société nationale d’investissement va être un « véritable levier stratégique de promotion des investissements productifs au Cameroun » et l’essor du secteur industriel « constitue la clé de voûte de l’émergence économique à laquelle notre pays aspire légitimement ».
Énergie
Quant au secteur de l’énergie, Paul Biya annonce que le « volume des investissements dans ce secteur stratégique est appelé à s’accroitre à la faveur de la maturation de plusieurs projets hydroélectriques et photovoltaïques ». Sur l’énergie photovoltaïque en effet, le président de la République rappelle que la quatrième phase du projet d’électrification de 1000 localités par énergie solaire va se poursuivre. Tout comme fait-il savoir, « la construction de 360 centrales solaires dans les unités administratives non encore électrifiées ».
Chantiers routiers
Le secteur des travaux publics n’a pas échappé à l’adresse du président de la République. Au sujet des infrastructures routières, Paul Biya dit être « conscient du sentiment de frustration » qui habite les Camerounais au regard de la dégradation des voiries urbaines et interurbaines. À ce sujet, le chef de l’État annonce le lancement des projets de réhabilitation routière en 2025 à l’instar des tronçons Bekoko-Limbe et Muntenguene-Buea. Cependant, les grandes annonces dans ce secteur sont les démarrages imminents des travaux de réhabilitation des routes Nganoundéré-Garoua, Ebolowa-Akon II-Kribi et Mora-Kousseri. Tout comme les travaux des autoroutes Yaoundé-Nsimalen section urbaine et Yaoundé-Douala phase II. Toutefois, rappelle-t-il « Au cours de l’année qui s’achève, 446 kilomètres de routes ont été bitumées sur toute l’étendue du territoire national. En outre, près de 228 kilomètres de routes ont été réhabilitées ».
Pour le reste, Paul Biya souligne que pour réaliser tous ces projets, le pays a besoin d’améliorer sa gouvernance dans tous les secteurs d’activité. « Améliorer la gouvernance, c’est aussi amplifier la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. C’est garantir une sécurité juridique aux investissements privés. C’est assurer la protection de la propriété foncière, où certaines dérives ont été constatées », a déclaré Paul Biya. Et de promettre que « des sanctions appropriées seront infligées aux auteurs des infractions qui seront établies ».
Ludovic Amara