Des fouilles se sont poursuivies sur le lieu du sinistre en attendant le rétablissement de la voie publique pour desservir les villes de Dschang et de Santchou.
« Il s’agit d’un délicat désastre. C’est un effondrement grave de conséquences. La route n’existe plus. Il va falloir comprendre qu’au terme des études géotechniques et hydrologiques que nous pouvons arrêter la circulation pour en atténuer les conséquences ». Cette déclaration est d’Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics (Mintp), à la suite de sa visite au lieu du double éboulement survenu le mardi 05 novembre dernier, sur la route Dschang-Santchou. « Je suis venu me rendre compte de cette catastrophe extrêmement préoccupante. J’ai apprécié toute la situation avec le gouverneur. Il est question de renforcer les mesures de secours et de régulation de la circulation des biens et de personnes que l’autorité administrative a déjà eu à prendre », précise-t-il. Le membre du gouvernement a annoncé la conduite à la dernière demeure des personnes décédées en toute dignité et la prise en charge gratuitement des victimes sous soins dans les hôpitaux.
« Nous avons des compatriotes qui sont encore sous terre. Nous avons des équipements qu’on doit retrouver. Les secours sont organisés. Nous allons les renforcer en apportant davantage des moyens matériels et techniques, la technologie de recherche en direction des équipements, notamment celle des sapeurs-pompiers », s’est engagé le Mintp. Il annonce qu’à « l’immédiat, il s’agit de continuer les fouilles pour extraire du sol les équipements qui y seraient encore engloutis ou alors les corps des victimes. Nous allons très rapidement conduire une étude géotechnique pour déterminer l’ampleur de ce que nous venons de vivre. Nous observons que le talus dont une partie s’est effondrée n’est pas encore stable. Que peuvent en être les causes. Les études géotechniques vont les déterminer ».
Emmanuel Nganou Djoumessi accompagné du directeur général du Laboratoire national du génie civil et le directeur général des études techniques du Mintp, a ainsi trouvé sur le terrain 25 éléments de la 502ème compagnie des sapeurs-pompiers de Bafoussam mobilisés sur le lieutenant Charles Calvin Atangana, commandant de ladite compagnie pour des fouilles. « Les études topographiques nous détermineront où nous allons conduire la route. Les experts en la matière sont déjà en chemin. Leurs drones vont nous permettre de survoler tout cet environnement et déterminer d’abord l’itinéraire ancien de la route aujourd’hui, inexistante, ensuite, préciser quel peut être le nouvel itinéraire que nous allons aménager », a annoncé Emmanuel Nganou Djoumessi. Il a par ailleurs précisé qu’une voie sera créée pour desservir les villes de Dschang et de Santchou.
Avec un bilan provisoire en vies humaines de 04 corps extirpés des décombres, des recherches se sont poursuivies sur le terrain hier mercredi 6 novembre, en vue de retrouver les autres victimes de cette catastrophe naturelle. Augustine Awa Fonka, gouverneur de l’Ouest a, d’ailleurs à travers un communiqué informé les usagers que le trafic entre Santchou et Dschang est strictement interdit. Il a également recommandé aux usagers de la route à destination de Dschang, Mbouda ou Bamenda ou en partance vers le Littoral d’emprunter l’axe Melong-Kékem-Bafang-Bafoussam. Engagés à retrouver les leurs, les membres des familles dont les victimes introuvables se sont entêtées en se retrouvant au lieu du drame, malgré l’interdiction du gouverneur. « En dehors des équipes de secours, les populations sont instruites de s’éloigner de la zone sinistrée qui présente de très hauts risques pour d’éventuels éboulements de terre », a-t-il signalé. Selon les éléments de terrain, l’hypothèse d’un troisième éboulement plane encore sur cet axe routier.