Banque Atlantique Cameroun s’est engagée à financer 85,7 % des besoins pour la construction du quai 17 du port de Douala, soit 60 milliards de FCFA sur un emprunt bancaire total de 70 milliards de FCFA contracté par l’entreprise française Negri, en charge de ce projet d’extension et de modernisation du port de Douala-Bonabéri. Eric Valery Zoa (photo), directeur général de Banque Atlantique Cameroun, a confirmé ces chiffres le 17 janvier 2025, lors de la signature de la convention de partenariat entre le Port autonome de Douala (PAD) et Negri.
Pour le DG de Banque Atlantique Cameroun, il s’agit « d’une fierté pour la banque de financer un projet important pour le pays ». Les 10 milliards FCFA devant compléter le financement du projet seront mobilisés par le Camerounais CCA Bank et la filiale locale de l’Equato-guinéen Bange Bank. Les montants des prêts des deux banques ne sont pas révélés.
Ce prêt du pool bancaire camerounais est assorti d’un taux d’intérêt de 7,5% pour une maturité de huit ans. Il a été arrangé par ASCA, filiale du groupe marocain Attijariwafa Bank, dédiée aux activités de banque d’investissement en Afrique centrale, et Matha Capital AFG capital SA, une société panafricaine de conseil financier.
D’après Raphaël Abouem Halde, directeur commercial Afrique de Negri, le choix des banques locales est stratégique. « Cela démontre que le secteur bancaire se développe et a des capacités et des ressources capables de lever des montants importants pour financer des projets locaux. Il y a trois ans, on n’aurait pas pu imaginer que les banques locales lèvent 70 milliards FCFA pour réaliser un tel projet sans faire appel aux financements extérieurs », a-t-il souligné.
En rappel, Negri prévoit de construire, en trois phases, le quai 17 d’une longueur de 250 mètres linéaires, d’aménager 7,9 hectares de terre-plein arrière et de créer 1 200 mètres linéaires de voies pour RTG (portiques automatisés sur pneus). Ces travaux sont évalués à 47,2 milliards FCFA hors taxes (55 milliards de FCFA TTC). Le financement bancaire, d’un montant maximal de 70 milliards FCFA, au bénéfice de la Société d’exploitation et de construction du Port de Douala-Bonabéri (Scepdb), filiale du groupe Negri, intègre des réserves et une marge prudentielle destinée à être utilisée en cas d’aléas. Une partie de ces ressources sera également consacrée au paiement des commissions, selon des sources portuaires.
Selon la convention de Partenariat public privé (PPP) de 12 ans, signée en 2022 entre le PAD et Negri, les travaux devront durer 30 mois. Une fois achevée, l’infrastructure sera exploitée pendant 10 ans par Negri. Au cours de cette période, la Régie du terminal à conteneurs (RTC) du PAD, sera chargée des actes d’exploitation et de facturation.
Frédéric Nonos
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