Située dans la région du Centre, la petite localité d’Obala accueillera prochainement une chocolaterie unique en son genre : « Chocolat Rouge ». Ce projet, initié par La Chocolaterie de Saint-Thonan en France, vise à valoriser le cacao camerounais en transformant directement les fèves sur le sol national.
D’un coût estimé à un milliard de FCFA, la construction de cette usine avance à grands pas. «La dalle de béton est en cours de coulage, et la livraison des machines est attendue pour juin 2025. La production devrait démarrer entre juin et septembre de la même année», indique Antoine Appéré, le futur directeur de l’usine dans un entretien accordé à nos confrères de Ouest-France.
Un projet dirigé par un Français avec une équipe camerounaise
Pour Antoine Appéré, dont ce sera la première expérience professionnelle à l’étranger, le départ pour Obala est prévu à l’été 2025. À son arrivée, il aura pour mission de superviser une équipe composée majoritairement de Camerounais, avec une quinzaine de salariés locaux dès le lancement. «Nous serons deux Finistériens, tout le reste de l’équipe sera camerounaise», précise-t-il.
Cette implantation inclura également un volontaire international en entreprise (VIE) pour gérer les questions d’hygiène et de sécurité. »Chocolat Rouge » sera ainsi une filiale de La Chocolaterie de Saint-Thonan, arborant fièrement le label « Made in Cameroon ». Cette dénomination s’inspire de la couleur particulière des fèves camerounaises, pour lesquelles l’entreprise ambitionne d’obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP). Pour Appéré, ce projet est l’opportunité de «mettre en valeur le cacao camerounais en assurant une transformation locale de cette ressource précieuse».
Une démarche de développement durable soutenue par le gouvernement
Le ministre du Commerce, Mbarga Atangana, ne cache pas ses espoirs quant à ce projet, qu’il voit comme un modèle de développement durable pour le secteur. En visite dans les locaux de La Chocolaterie de Saint-Thonan en France, il a rappelé son soutien à une approche de production fondée sur un circuit court et durable, intégrant tous les acteurs de la chaîne de valeur du cacao.En outre, Lors de son intervention au Salon international du chocolat de Vannes le 8 novembre dernier, le ministre a notamment souligné les bénéfices d’une « profitabilité partagée » pour les producteurs locaux.
En écho à cette vision, il a dénoncé la répartition déséquilibrée des revenus dans la filière cacao, illustrant cette situation par l’image d’une «tarte mal coupée» où l’industrie chocolatière prend « la part du lion » aux dépens des petits producteurs. Avec l’implantation de « Chocolat Rouge », le gouvernement espère donc initier un rééquilibrage favorable aux producteurs camerounais, en leur offrant une plateforme de transformation de proximité qui pourrait rehausser la valeur ajoutée de leur travail.
Un fonctionnement en symbiose avec les producteurs locaux
Le modèle économique de « Chocolat Rouge » repose sur un partenariat étroit avec une coopérative de producteurs de cacao locaux, qui fournira les fèves brutes à l’usine. Cette collaboration «permettra non seulement de garantir une source d’approvisionnement constante pour la chocolaterie, mais aussi de soutenir une production locale en valorisant le cacao camerounais sur le marché international», se convainc Antoine Appéré. Ce dernier souligne par ailleurs l’importance de ce partenariat pour atteindre les objectifs de durabilité fixés par l’entreprise.
Le but est de garantir «une traçabilité des fèves, de la plantation jusqu’au produit fini, tout en assurant des conditions de travail et de rémunération justes pour les producteurs. Cette synergie entre production locale et transformation industrielle devrait également permettre de diversifier les débouchés du cacao camerounais, en créant un chocolat de qualité supérieure destiné à différents marchés», souligne l’entreprise.
Chocolat rouge va ainsi à la conquête du marché camerounais de la transformation de cacao où trônent en géants Sic Cacao, Chococam, Atlantic Cocoa et Neo Industry
L’article Industrie du Chocolat: Le Français Antoine Appéré va diriger l’usine Chocolat Rouge d’Obala est apparu en premier sur News du Cameroun.