Pour Maurice Kamto, une des manifestations persistantes du traumatisme engendré par la domination raciale réside dans ce désir de validation. Il observe que « le dominant veut valider lui-même l’ampleur de la tragédie qu’il a causée, sinon elle n’existe pas à ses yeux. » Cette démarche, selon lui, prive les survivants de leur propre récit et entrave leur processus de guérison.
Dans sa pensée de la semaine, le président du MRC développe cette idée avec une clarté incisive. « Le dominé attend et espère cette validation de sa tragédie comme une satisfaction et un moyen de guérison. »
Lire ci-dessous, l’intégralité de cette tribune :
« LA PENSÉE DE MK _N° 068-2025.
Un des signes manifestes des souffrances causées par le traumatisme de la domination raciale est le désir de validation. Le dominant veut valider lui-même l’ampleur de la tragédie qu’il a causée, sinon elle n’existe pas à ses yeux. Le dominé attend et espère cette validation de sa tragédie comme une satisfaction et un moyen de guérison.
On est dans une situation où le criminel doit décider si, d’après lui, il a commis un crime ou non ; où c’est à lui de dire les morts et les douleurs de la victime et de trouver le linceul des mots pour les recouvrir, c’est-à-dire la qualification juridique de ses actes. A la vérité cette démarche de validation vole la douleur des survivants et rend impossible la guérison. C’est à la victime d’écrire l’histoire de sa tragédie, de trouver les chemins de sa guérison ».