Les résultats d’une étude réalisée par les associations Positive Generation (PG) et Actions for Development Empowerment (ADE) sur la sécurité sanitaire au Cameroun présentent des failles du système. Ils ont été présentés le 20 juin 2025 au siège de (PG) à Yaoundé.
Le plan de sécurité sanitaire mis en œuvre au Cameroun au cours de l’exercice 2023 présente de nombreuses faiblesses. L’évaluation des mesures et actions prévues par le pays pour protéger la population contre les maladies montre que la coordination, la gouvernance et la prévention des maladies infectieuses, la résistance aux antimicrobiens sont des points qui fragilisent la sécurité sanitaire au Cameroun.
En effet, au plan de la coordination et de la gouvernance, les signaux sont au rouge. Le pays ne dispose pas d’un mécanisme de responsabilisation fonctionnel pour la coordination et l’intégration des secteurs concernés dans les urgences de santé publique. Les organisations de la société civile n’ont pas participé dans les mécanismes de responsabilisation nationaux. Les ministères n’ont pas travaillé sur les urgences de santé publique en utilisant un outil de suivi trimestriel au niveau national. De même, en 2023, il n’y a pas eu l’élaboration d’un plan national sur la sécurité sanitaire 2.0 avec la participation active des organisations de la société civile.
De même, dans le cadre de la prévention des maladies, la production locale des vaccins figure parmi les points faibles marqués au tableau des faiblesses du système de sécurité sanitaire du Cameroun. Selon les résultats de l’étude, le Cameroun ne dispose pas d’une capacité de production locale de vaccins. La plupart des vaccins administrés au pays proviennent de l’extérieur. L’usage des vaccins fabriqués localement dans des laboratoires de la médecine traditionnelle et homologués n’est pas répandu. De même, dans le cadre de la surveillance des et zoonose, le pays ne dispose pas d’un mécanisme fonctionnel de responsabilisation du pays en matière de biosécurité et de sûreté biologique.
Or, Pour l’exercice 2023, le budget de l’Etat du Cameroun s’élevait à 6345,1 milliards de francs Cfa. Le budget total approuvé pour le secteur de la santé s’élevait à 242 milliards de francs Cfa réparti en quatre sections : 46,64 milliards alloués à la prévention, à la réparation, à la réaction et au rétablissement (PPRR) ; 8, 77 milliards alloués à la résistance antimicrobienne ; 2,5% alloués à la prévention et au contrôle des infections (IPC) et 115 millions destinés à la recherche et au développement liés aux urgences de santé publique. Les investigations ont montré que malgré les faiblesses relevées, la totalité du budget affecté à la santé en 2023 a été consommée alors que les besoins demeurent.
Ainsi, les associations recommandent d’améliorer la coordination et la gouvernance du système de santé en mettant en place un groupe de travail de haut niveau. Son rôle sera d’améliorer la cohérence des politiques et le leadership intersectoriel ; de plaider en faveur d’une ligne budgétaire unique pour les programmes de prévention des infections et de résistance antimicrobienne. Le pays gagnerait aussi à investir dans la production de vaccins en mettant sur pied des installations locales et en renforçant la recherche et le développement dans la technologie des vaccins.
« Avec le Covid-19, on a vu des solutions locales marcher. Il serait intéressant qu’on se base sur ces solutions là pour promouvoir la recherche intérieure et pourquoi pas financer la production des vaccins pour pouvoir être souverain », a recommandé Jodelle Kayo, présidente de l’Association Positive Generation.
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