Le Cameroun s’apprête à contracter un emprunt de 50 millions d’euros, soit environ 32,8 milliards de FCFA, pour étendre son système de vidéosurveillance à l’échelle nationale. Le président de la République, Paul Biya, a signé, le 2 décembre 2024, un décret habilitant le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, à conclure un accord de prêt avec la China Citic Bank Corporation LTD. Ces fonds serviront à financer partiellement l’extension du système intelligent de vidéosurveillance urbaine, selon le décret présidentiel.
Ce nouvel emprunt fait suite à un crédit similaire de 50 millions d’euros, autorisé en mars 2024 pour la deuxième phase du projet via Banco Santander à Hong Kong. Une tentative précédente, en 2021, avec la China Construction Bank Corporation (CCBC), avait échoué après le retrait de cette dernière. Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le contrat de 2021 est « en cours d’annulation » à cause du retrait du partenaire financier initial. Cela a contraint le gouvernement à rechercher d’autres bailleurs pour poursuivre le projet, dont la phase 2 reste en préparation.
La première phase du projet, financée à hauteur de 46 milliards de FCFA par la Bank of China, a officiellement permis d’installer 1500 caméras de vidéosurveillance dans certaines villes du Cameroun. Ces installations ont été complétées par 2000 postes émetteurs-récepteurs portatifs, afin d’assurer une meilleure surveillance du territoire par la police camerounaise. Cette première phase a également vu la création de centres de commandement à Yaoundé et Douala, sous la supervision de la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), dans l’objectif d’améliorer la coordination et la gestion des opérations de surveillance.
Le système intelligent de vidéosurveillance a pour objectif d’équiper les villes camerounaises d’un dispositif visant à lutter plus efficacement contre l’insécurité. Parmi les villes ciblées par la phase I, on retrouve les chefs-lieux des dix régions du Cameroun, mais aussi des localités stratégiques telles que Kribi, siège du plus grand port du pays, ainsi que Kyé-Ossi et Garoua-Boulaï, villes frontalières avec la Guinée équatoriale et la Centrafrique. Le projet englobe par ailleurs des zones vulnérables aux attaques de Boko Haram, comme Waza, Fotokol, Kousseri et Amchidé, dans la région de l’Extrême-Nord.
Patricia Ngo Ngouem
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