
Depuis le mois de février 2025, le groupe d’établissements financiers et d’investissements camerounais Emrald Securities Services (ESS) a lancé son premier établissement de microfinance au Gabon, apprend-on d’une affiche diffusée par la firme financière. ESS souligne que la nouvelle structure de microfinance a reçu toutes les autorisations réglementaires nécessaires, avant le démarrage de ses activités. La création de ESS Microfinance par le groupe, apprend-on, s’inscrit « dans le cadre de l’implémentation de sa vision de mise en place d’une banque d’affaires africaine pluridisciplinaire ».
« ESS Microfinance envisage, à moyen terme, d’étendre sa couverture géographique aux autres pays des zones Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) et Uemoa (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina-Faso, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo)», indique le conglomérat financier fondé en 2020 par le Camerounais Christian Din Dika (Photo). Il s’agit d’un diplômé de l’Université catholique d’Afrique centrale (Yaoundé) et de Sciensce Po Paris, qui a notamment travaillé comme cadre à la Douala Stock Exchange (DSX, qui a fusionné avec la Bvamac) et au sein du groupe marocain Attijariwafa Bank.
ESS Microfinance porte à trois le nombre de filiales du groupe financier ESS, après ESS Bourse, société de bourse opérant sur le marché financier unifié des pays de la Cemac (Bvmac), et ESS Asset Management, une société de gestion d’actifs. Le choix du Gabon pour l’arrivée du groupe ESS dans le secteur de la microfinance n’est pas anodin. En effet, en plus de disposer d’un réseau d’établissements de microfinance beaucoup moins étendu que celui du Cameroun, où la concurrence est très rude, le Gabon est un terrain bien fertile pour les affaires du groupe financier camerounais, notamment pour sa société de bourse, qui dispose d’ailleurs d’un bureau à Libreville.
En effet, depuis l’année 2021, soit un an seulement après sa création, la filiale boursière de ESS a conduit pas moins de six opérations de levées de fonds pour le compte de l’Etat gabonais. Il s’agit de cinq emprunts obligataires (entre 2021 et 2025), dont celui actuellement en phase de souscription, et d’un placement privé d’un montant d’environ 100 milliards de FCFA, effectué en 2023. Grâce à ces opérations et bien d’autres (emprunt obligataire du Congo de 100 milliards en 2021, celui de la BDEAC de 150 milliards en 2023, etc.), le groupe ESS se positionne parmi les principaux animateurs du marché des capitaux dans la zone Cemac.
« Au cours des 4 dernières années, notre chiffre d’affaires cumulé est de 20 milliards de francs CFA (30,5 millions d’euros). Nous gérons également un portefeuille de 350 milliards de francs CFA (environ 533 millions d’euros) pour nos clients. D’ici la fin de cette année (2024, NDLR), ce chiffre atteindra 450 milliards de francs CFA (685 millions d’euros) », projetait Christian Din Dika dans une interview parue en mai 2024 dans le magazine Forbes Afrique.
Brice R. Mbodiam
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