La réunion d’évaluation après le lancement de la Campagne cacaoyère 2024/2025 entre les présidents de ces groupements et le ministre du Commerce, le 17 octobre dernier à Yaoundé a tablé sur une meilleure structuration de la filière.
La campagne cacaoyère 2024/2025 au Cameroun, lancée le 08 août dernier par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, en compagnie d’autres membres du gouvernement, présageait un grand espoir pour les producteurs. Seulement, après ce lancement, il y a eu un certain nombre de goulot d’étranglement. Cette campagne a été placée sous un certain nombre d’hypothèques qu’on pouvait considérer comme des risques. La première hypothèque, était fondée sur comment faire accéder le cacao du Cameroun au marché européen, notre principal débouché. L’Union européenne (U.E) ayant adopté un règlement interdisant, à compter du 30 décembre 2024, l’accès à son marché des fèves de cacao issues déforestation. Ce qui voudrait dire à ce moment que les produits issus de la vente de cette campagne devraient être frappés par cette nouvelle réglementation de l’Union européenne, d’interdiction d’accès de ce cacao sur le marché mondial.
« Le Conseil européen a validé le 17 octobre 2024 pour un an le report de la mise en œuvre du règlement. On a dû surseoir. On peut penser que tout est bon. Mais croyez-moi, on sort de loin », a annoncé Luc Magloire Mbarga Atangana, recevant l’information alors qu’il présidait une réunion d’évaluation de cette campagne cacaoyère 2024/2025 lancée en août dernier, avec les présidents des coopératives des producteurs de cacao du Cameroun, à Yaoundé. Au lancement de cette campagne, comme l’a rappelé le ministre du Commerce à cette réunion, l’engagement des exportateurs, mais surtout leurs clients, c’est-à-dire l’industrie chocolatière est circonspecte. Doit-on acheter le cacao ? Si oui, quand on l’aura acheté, est ce que je suis sûr que ce cacao doit entrer au marché ? Cela a eu un impact évident sur le marché, sur le comportement donc de l’industrie et des exportateurs. Personne ne voulait acheter, de peur de courir le risque d’avoir investi pour rien. « Il a fallu donc que les uns et les autres de différents gouvernements, de l’Organisation internationale du cacao, dont le Cameroun préside désormais aux destinées, que nous nous battions auprès de l’UE pour chercher à décanter la situation, pour permettre enfin que les gens puissent avoir la sécurité juridique nécessaire pour acheter le cacao », a expliqué le ministre du Commerce.
Un cacao d’excellence
La mise en application de cette réglementation ayant été reportée pour un an, il est question pour les producteurs camerounais de passer à une meilleure structuration pour le maintien sinon le dépassement des prix actuels de 3600FCfa/kg Bord-champ. « Nous nous sommes entendus sur des objectifs de prix par une analyse de marché, qui suppose que toutes les conditions sont réunies. Et c’est dans ce cadre que nous nous sommes fixés pour objectif à la fin de la campagne, d’être en mesure d’atteindre un niveau de prix de l’ordre de 5000FCfa. Il s’agit de travailler et d’atteindre cet objectif », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana. « Maintenant, il nous faut mieux nous structurer. Il nous faut mieux nous organiser. Le résultat de tout ceci est lié au travail foncier qui a été mené par les producteurs en accord avec les pouvoirs publics et les Organisations faitières. Faire du cacao du Cameroun, un cacao d’excellence et structurer la commercialisation dans la discipline. Grâce à la discipline, nous sommes très hauts. Et je suis convaincu, je le redis, nous irons encore plus haut, plus fort. A la condition de continuer sur la même lancée de la rigueur (…) Mais, nous y travaillons et de la même manière donc que je leur ai fait état des démarches qui étaient en cours, pour les mettre en en relation directe avec l’industrie chocolatière mondiale. Et nous attendons, si tout se passe bien, la visite prochaine des industriels qui pourront entrer en relation directe avec les coopératives. Ce qui évitera des intermédiaires et fera que le prix continue de monter », espère le Mincommerce.
Il est question pour l’ensemble des producteurs et leurs organisations de procéder à des partenariats, pour une rémunération à la hauteur de leurs aspirations, en contrepartie de la mise en marché d’un produit visant l’excellence qualitative et exempt de tout défaut, condition sine qua non de la consolidation des acquis de la dernière campagne.