Dans sa dernière note sur la situation économique et financière des entreprises camerounaises, publiée en août 2024, l’Institut national de la statistique (INS) révèle que le chiffre d’affaires des entreprises modernes a augmenté de 0,9 % en 2023, après une hausse remarquable de 20 % en 2022. « Cette évolution est principalement imputable au secteur tertiaire, qui contribue à hauteur d’environ 3 points de pourcentage à cette progression », indique l’INS.
Le secteur tertiaire s’affirme ainsi comme le principal moteur de cette croissance, soutenu par plusieurs activités. Parmi celles-ci, les services d’intermédiation financière se distinguent, avec une contribution de 0,98 point de pourcentage. Viennent ensuite le transport et l’entreposage (0,92 point), les activités d’information et de télécommunication (0,56 point), ainsi que le commerce et la réparation d’automobiles (0,42 point).
Entre janvier et mars 2024, cette dynamique a perduré, avec un taux de croissance de 4,4 % en glissement annuel. Le rapport sur les comptes nationaux du premier trimestre 2024 de l’INS indique que cette performance continue est portée par plusieurs branches d’activités, notamment les services financiers et les services non marchands fournis par l’administration publique, la santé et l’éducation. Les services financiers se démarquent particulièrement, affichant une croissance de 12 %, la plus élevée parmi toutes les branches. Cette hausse est en grande partie due à une forte mobilisation du crédit à l’économie, qui a bondi de 17,8 % durant le trimestre, selon la même source.
À l’inverse, le secteur secondaire a enregistré une contribution négative de -2,3 points de pourcentage. Ce secteur, qui avait soutenu la croissance l’année précédente avec une contribution positive de 13,8 points, a vu sa performance chuter, principalement en raison d’une forte baisse dans la branche de l’extraction des hydrocarbures, qui a dégringolé de -27,1 %. Cette baisse s’explique par la chute des prix de vente de -18,7 %, liée à la dégringolade des cours du Brent sur le marché international.
Le secteur primaire, pour sa part, a contribué positivement à la hausse du chiffre d’affaires, avec un apport modeste de 0,1 point, grâce aux bonnes performances des branches « Agriculture » et « Élevage ». Toutefois, l’INS conclut en notant une contraction générale. « Au total, parmi les 32 branches d’activités qui affichaient une hausse du chiffre d’affaires en 2022, seulement 21 ont maintenu une hausse en 2023 », précise l’organisme.
Patricia Ngo Ngouem