La productrice et co réalisatrice d’ « Alerte », un drame social sur les violences basées sur le genre annonce la diffusion de ce long métrage sur Canal+ dès le 24 septembre et présente les autres perspectives de diffusion.
A partir de ce mois de septembre, les cinéphiles auront la possibilité de regarder le long métrage » Alerte » sur Canal +. Quelles sont les dates de diffusion et comment s’est opéré le choix de Canal+?
Merci à vous de m’accorder cette interview. Le film sera diffusé le 24 Septembre 2024 à 20h30 UTC. Nous n’avons pas opéré un choix particulier car Canal Plus est notre partenaire donc il était normal que nous commencions la diffusion par ce canal qui soutient de manière incontestée le cinéma Africain. En plus, les VBG sont un sujet d’actualité qui nécessite l’engagement de tous dans la recherche de solutions optimales. Nous les avons donc contacté à la phase de pré-production, ils ont marqué leur intérêt que nous avons ensuite consigné dans une convention de partenariat.
Les spectateurs auront-ils aussi le plaisir à un moment, de retrouver ce film sur les chaînes camerounaises voir même ivoiriennes?
La maison de production Janusimages que je dirige a signé une convention de partenariat d’une longue période avec Canal Plus. Mais cette convention n’empêche pas de diffuser le film sur les chaînes locales ou internationales. Dès que la période de l’exclusivité arrive à son terme, je pourrai le proposer aux chaînes locales et internationales avec plaisir. Certaines chaînes de télévision nous ont contacté et sont en attente de notre retour qui sera imminent. Les téléspectateurs vont bel et bien le retrouver sur leurs chaînes locales dès que nous signons des conventions avec certaines chaînes qui marqueraient leurs intérêts bien sûr. Plusieurs pays sont également sur le bouquet de Canal Plus, donc les cinéphiles pourront déjà se réjouir le 24 Septembre. La diffusion d’un film doit être encadrée sur le plan juridique et ça prend un moment qui doit offrir cette opportunité.
Comme vous le dites si bien, tout est digitalisé aujourd’hui et les acteurs culturels doivent également penser au déploiement numérique de leurs projets. Envisagez-vous une diffusion sur une plateforme numérique dans les jours à venir?
La distribution d’un film suit un processus qui est bien échelonné sur plusieurs étapes : Sortie en salle, festivals, télévision, plateformes numériques etc. Le moment du numérique viendra mais pas dans les jours à venir, certainement un peu plus tard. Alerte a été bien accueilli et a fait sa tournée panafricaine dans une dizaine de pays. Nous disons merci à Canal Olympia, au public et aux médias dont la présence massive a permis de donner une visibilité à ce long métrage de 2h.
« Alerte », c’est un film dans lequel on retrouve Lucie Memba Boss, Zack Orjie, un acteur de Nollywood. Comment s’est opéré le choix de ces acteurs ? C’était important pour vous d’avoir un casting international ?
Alerte combat contre les violences faites aux femmes et aux filles. Il était donc crucial de faire intervenir des acteurs et des légendes de renommée internationale pour mieux faire passer le message, c’est un film engagé. Ces hautes personnalités ont le pouvoir de faire changer les normes juridiques de nos pays en la matière, elles influencent positivement des décisions et font jouir de leur notoriété et image. Le casting a été bien choisi et est représentatif de la cause que nous défendons. Nous avons scindé notre casting en 2 groupes. Certaines des célébrités ont participé à la production du film et d’autres à la sensibilisation sur les VBG par un spot. Une bonne brochette de célébrités et légendes du monde du cinéma, de l’audiovisuel, de la musique et du sport à l’instar de Otia Vitalis de regrettée mémoire, Yannick Noah, Lucie Memba Bos, Patrick Mboma, Karl Toko Ekambi, Breel Embolo Devis Epassy, Aurelien Chedjou, Hassan Ndam, Jacques Greg Belobo, Jocelyne Beroard, Stéphanie Linus, Achille Webo, Magasci, Kareyce Fotso, Martin Poulibe, Philomé Robert, Fabien Essiane, Jerryka Jacques Gustave, Firmine Gustave, Cysoul, Zack Orji, Roger Brice Sobgo, Tatiana Matip, Carola Dinbier, Sam Mbende, Steve Fonkam, Deneuve Djobong, Mimie. J’admire également des jeunes acteurs comme Marie Abega, Jacob Ayaba qui a déjà reçu beaucoup de prix pour son excellent jeu d’acteur, Leslie Noah, Ruth Deffo, Aicha Essombe, Régine Akouma. Ils ont tous su parfaire leurs rôles….
Pourquoi mettre autant Yannick Noah en avant sur vos affiches alors qu’en fait, il ne fait qu’une apparition dans le film ?
Le cinéma est utile pour comprendre les transformations sociales ainsi que les orientations socioculturelles, socioéconomiques et politiques. Notez également qu’il y a une différence entre apparition et incarnation d’un rôle. Yannick Noah est en avant sur l’affiche par rapport au rôle qu’il incarne dans le manteau du Ministre de la Justice, Garde des sceaux. Il a donc incarné le rôle le plus important de la cause des VBG et c’est la raison pour laquelle il est en tête d’affiche avec l’actrice principale Lucie Memba Bos. C’est un film qu’il a bien voulu tourner, je rappelle ici qu’il avait une série de 3 mois de concerts à l’international. Il a dû bousculer son agenda en trouvant 3 jours afin de se rendre au Cameroun à ses propres frais pour la réalisation de ce film. Cela sous-entend le respect qu’il donne à cette cause en tant qu’être humain et sa contribution à ce combat en tant qu’homme. Dans ce film, il a fait passer un message clair: La justice doit trancher avec son lot d’indépendance. Yannick Noah est une grande personnalité et il s’est rendu disponible sans caprices ni contraintes, il a simplement été formidable et s’est surpassé en portant un costume et une cravate (pour ceux qui connaissent Yannick, il est très simple dans son habillement) pour bien représenter ce rôle qui lui était attribué. Il a joué le rôle clé de ce sujet et l’a bien pris au sérieux. Nous saluons sa disponibilité.
En 2024, est-il toujours nécessaire de faire des films sur les violences faites aux femmes et aux filles ?
Bien sûr qu’il est toujours nécessaire de contribuer à ce combat par le cinéma et la sensibilisation. L’industrie du film constitue une économie croissante et avec Alerte, nous assistons à un miroir à deux faces : La justice au cinéma et le cinéma devant la justice. Lorsque l’intérêt est général, les deux se confrontent. Le contenu de ‘’Alerte’’ est ce visa d’entrée qui donne accès à toutes les portes ouvertes ou fermées. C’est un film qui traite deux cas de VBG : le harcèlement sexuel et les violences domestiques. Notre souhait par le biais de nos acteurs, serait de contribuer à cette influence juridique qui pourrait aménager des lois en faveur des femmes et des filles qui subissent les conséquences de ces violences. Avant de terminer permettez-moi en ma qualité de producteur Exécutif et de co Réalisateur, de remercier le Seigneur Dieu Tout Puissant sans lequel nous n’aurions pas eu la force et la capacité de réaliser ce film. Je remercie le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui nous a soutenu dans ce projet cinématographique. Les VBG étant parmi leurs priorités, la conjugaison de nos efforts y compris ceux de nos Gouvernements et Institutions Internationales à charge des questions du Genre, pourraient certainement aboutir à un plaidoyer solide. Je remercie la Présidente Directrice Générale de France Media Monde, Mme Marie Christine Saragosse qui a permi que l’on tourne en France dans les studios de France 24. Je remercie également par ce canal, toute l’équipe de production qui n’a ménagé aucun effort durant les 4 semaines intenses de tournage. Je remercie ensuite tout nos partenaires.