Le ministère des Travaux publics (Mintp) mise sur l’utilisation du Liant hydraulique routier (LHR) pour améliorer l’entretien des routes en terre sur le triangle national. Bien qu’encore inconnue au Cameroun, cette solution est déjà louée au Maroc. C’est d’ailleurs vers ce pays du Maghreb que le Cameroun s’est tourné pour acquérir la maîtrise de l’utilisation du LHR.
Le LHR est un matériau utilisé dans la construction et la stabilisation des infrastructures routières en terre. Ce mélange de ciment hydraulique, de chaux et d’agents spéciaux est conçu pour améliorer les propriétés mécaniques et la durabilité des sols ou des matériaux granulaires servant d’assise de chaussée. Depuis le 2 décembre, des experts marocains animent un atelier de formation à l’École nationale supérieure des travaux publics de Yaoundé.
Au moment d’ouvrir cet atelier de formation, Emmanuel Nganou Djoumessi, le Mintp, n’a pas caché son enthousiasme. En prenant la parole au cours de cette cérémonie, il a rappelé la genèse de ce projet. Il y a un an environ, alors que ses collaborateurs et lui réfléchissent sur le meilleur moyen de disposer des routes en terre pérennes, durables et à coût réduit, il se tourne vers le cimentier Cimaf, la filiale camerounaise du groupe marocain Omnium des Industries et de la promotion.
À l’issue de ces discussions, le Cimaf a convaincu le Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE) du Maroc de s’investir dans ce projet. Cette entreprise chérifienne, spécialisée dans les prestations liées aux infrastructures et aux BTP, a fourni la majorité des experts déployés au Cameroun pour l’atelier de formation. Cet atelier vise à doter les acteurs de l’entretien routier des connaissances et compétences nécessaires à la mise en œuvre du LHR, conformément aux termes de référence établis par le Mintp.
« Nous espérons obtenir une masse critique des ressources humaines connaissant ce que c’est que le LHR pour en assurer la mise en œuvre », a expliqué Emmanuel Nganou Djoumessi. Avant de demander à la soixantaine d’apprenants de s’appliquer.
Après cet atelier de formation, il est prévu une expérimentation dans de brefs délais. Emmanuel Nganou Djoumessi a pour cela prescrit qu’un projet pilote soit réalisé sur le tronçon de la route Eseka – Song Libot – Sibongo, département du Nyong-et-Kelle, dans la région du Centre. Un tronçon routier long de 36 kilomètres.
Le Mintp ne cache pas que le LHR est une opportunité. Pour cause, la majorité des routes du Cameroun sont en terre. En fait, le réseau routier du pays est constitué d’un linéaire de 121 873 kilomètres, dont 92 % sont en terre. « Ces routes se dégradent très rapidement », se plaint-on au Mintp. Ce qui explique l’intérêt qui entoure l’arrivée du LHR au Cameroun.
Michel Ange Nga