Violation de la loi électorale, Maurice Kamto cloue Elecam sur le banc des accusés. Après les opérations de révision des listes électorales pour l’exercice 2024 refermées le 31 aout dernier, l’organe en charge des élections au Cameroun avait jusqu’au 20 octobre pour afficher les listes électorales provisoires, conformément au code électoral. Des dispositions qui, visiblement n’ont pas été respectées par l’organe que dirige Erik Essousse.
Selon le Maurice Kamto, « Rendu au soir du 21 octobre 2024, après recoupements avec les structures de base de notre parti, plusieurs Antennes Communales d’ELECAM n’ont pas publié de liste électorale provisoire par affichage ». Dans sa déclaration de ce mardi 22 octobre 2024, le président national du Mrc affirme qu’« Il s’agit d’une violation de la loi électorale qui affecte gravement les droits protégés de l’électeur inscrit et influence directement l’exercice de son pouvoir de suffrage ».
Lebledparle.com vous propose ci-dessous, l’intégralité de la déclaration de Maurice Kamto sur les fraudes à la publication des listes électorales provisoires :
Déclaration sur les fraudes à la publication des listes électorales provisoires
Dans une récente communication datée du 16 octobre 2024 diffusée dans les réseaux, le Directeur Général d’ELECAM annonçait qu’il rendrait publiques les listes provisoires des électeurs inscrits auprès des Antennes communales, à partir du 20 octobre 2024.
Rendu au soir du 21 octobre 2024, après recoupements avec les structures de base de notre parti, plusieurs Antennes Communales d’ELECAM n’ont pas publié de liste électorale provisoire par affichage. Il s’agit d’une violation de la loi électorale qui affecte gravement les droits protégés de l’électeur inscrit et influence directement l’exercice de son pouvoir de suffrage.
L’article 78 du Code Électoral, cité dans le Communiqué du 16 octobre 2024 dispose en son alinéa (2) qu’« après la saisie, les vérifications techniques et l’établissement du fichier électoral provisoire du département, le responsable du démembrement départemental d’Elections Cameroon transmet les listes électorales provisoires correspondantes aux démembrements communaux concernés pour affichage au plus tard le 20 octobre ».
En fraude à cet article 78 al (2), ce ne sont plus les responsables de DÉMEMBREMENTS DÉPARTEMENTAUX qui ont transmis les listes électorales provisoires aux Antennes communales pour publication, mais monsieur le Directeur Général d’ELECAM, sans qu’aucun acteur du processus électoral ne sache en vertu de quel texte il s’est arrogé cette prérogative.
Or il est établi que les listes électorales provisoires ainsi transmises illégalement aux Antennes communales par la Direction Générale d’ELECAM sont DIFFÉRENTES de celles que détiennent les DÉMEMBREMENTS DÉPARTEMENTAUX, et qui ont été arrêtées avant le 05 septembre en application de l’article 78 alinéa 1 du Code Électoral.
Dans cette autre manœuvre qui viole la loi, le Directeur Général d’ELECAM a amputé les listes électorales que détiennent les démembrements départementaux de près de 120.000 électeurs pour le fallacieux prétexte d’ »absence d’empreintes biométriques » qu’aucun démembrement départemental n’a constaté, ni certifié. Quand bien même il y aurait eu des citoyens dont l’enregistrement a posé problème pour des questions alléguées d’empreintes, il aurait suffi de dresser, par arrondissement, la liste des personnes concernées et de les inviter à venir régulariser leur inscription dans les délais légaux, au lieu de les exclure d’autorité et arbitrairement des listes électorales; sachant, au demeurant, que s’il y avait vraiment un problème d’empreintes lors des inscriptions pour autant de personnes, cela relèverait d’un manquement technique d’ELECAM. Et dans cette hypothèse on ne saurait en faire porter la responsabilité à ces 120 000 citoyens désireux de participer au choix de leurs prochains dirigeants.
Assurément, les chiffres globaux ainsi publiés sont sortis du laboratoire noir qu’animent le Directeur Général d’ELECAM et ses partenaires techniques allemands, GIESECKE & DEVRIENT et VERIDOS.
Deux régions sont particulièrement ciblées par cette démarche frauduleuse d’ELECAM: la Région de l’Ouest avec près 15 % de rejets arbitraires et la Région du Centre, avec environ 10% des rejets.
Dans cette logique, avant le 10 décembre 2024, date buttoir prévue pour sa propre publication légale, ces chiffres pourraient se multiplier davantage au préjudice des électeurs.
Les listes de nombreux handicapés inscrits qui ont miraculeusement disparu du décompte, constituent d’autres manœuvres frauduleuses.
Nous appelons ici, solennellement, le Directeur Général d’ELECAM, et les autres membres du Conseil Électoral de cet organisme, à cesser de jouer avec les droits et la patience des Camerounais. Le moment n’est plus favorable à leur jeu dangereux.
ELECAM doit s’expliquer au plus vite sur ces interpellations concernant les manipulations les ayant conduit à l’élimination de nombreux Camerounais des listes électorales, fussent provisoires, au risque de mettre le pays sous tension à la veille d’un scrutin présidentiel décisif.
Nous invitons le Gouvernement à examiner de très près les conséquences des dérives frauduleuses d’ELECAM sur la paix et la sécurité de notre pays, et souhaitons que tous les acteurs et observateurs intéressés du processus électoral et du fonctionnement de la démocratie élective au Cameroun, n’attendent pas l’éclatement d’une crise postélectorale violente pour s’intéresser au sort de notre pays.
Dès lors qu’il est établi de façon irréfutable qu’ÉLECAM est en train de travailler à organiser des élections frauduleuses au profit d’un parti politique, tous ceux qui ont le souci d’un climat postélectoral apaisé au Cameroun doivent se joindre à nous, sans délai, pour exiger en urgence l’audit des listes électorales provisoires irrégulières affichées dans certaines communes du pays.
Fait à Yaoundé, le 22 octobre 2024
Maurice KAMTO, Président National du MRC.