
Entre fin janvier et mars 2025, les perturbations sur le réseau ferroviaire de Camrail, le concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, ont entraîné des retards dans le transport de marchandises, provoquant une pénurie de ciment au Tchad. Lors d’une visite de presse organisée ce 19 mars 2025 dans les locaux de Camrail, Alain Minoue, directeur commercial et marketing de l’entreprise, a révélé que l’entreprise a dû faire face à « huit déraillements et deux incidents majeurs ayant affecté ses capacités de traction ».
Cependant, grâce à des efforts, « la situation est désormais quasi résolue et le transport des marchandises a repris son cours normal », a-t-il précisé. Selon lui, depuis le 1er mars 2025, pas moins de 247 wagons ont été expédiés de Douala et réceptionnés à Ngaoundéré, point de rupture du chemin de fer où les marchandises sont stockées avant d’être acheminées vers le Tchad par camions. Parallèlement, 241 wagons ont été expédiés de Ngaoundéré à destination de Douala.
Ces explications de Camrail interviennent en réponse à deux correspondances du Conseil des chargeurs du Tchad et des Opérateurs économiques de la communauté tchadienne, ainsi qu’à une déclaration récente du ministre tchadien du Commerce, qui imputait cette pénurie de ciment à la société ferroviaire. Camrail, cependant, rejette cette responsabilité. L’entreprise souligne que les volumes de matières premières destinées aux cimenteries tchadiennes transportés par rail restent faibles, représentant seulement 6,92 % du total. Selon elle, les autorités ont principalement privilégié le transport routier.
Camrail rappelle également qu’en 2024, un accord prévoyait le transport de 60 000 tonnes de ciment, mais qu’aucune cargaison ne lui a finalement été confiée. L’entreprise estime donc qu’il est « inexact » de lui attribuer la responsabilité des difficultés rencontrées par les cimentiers tchadiens.
Pour renforcer ses capacités et répondre efficacement aux besoins de ses partenaires commerciaux et des populations, Camrail envisage d’acquérir une centaine de wagons et une dizaine de locomotives à forte capacité de traction au cours des cinq prochaines années. Ces investissements, couplés au renouvellement de 330 km de voies ferrées entre Bélabo et Ngaoundéré dans le cadre du Programme quinquennal n°2 (évalué à environ 400 milliards de FCFA), devraient permettre d’optimiser à la fois les capacités de traction et de transport.
Frédéric Nonos
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