Ce chiffre a été avancé par la Direction des ressources en eau du gouvernement Tchadien, à la date du 22 octobre 2024. Les villes de Goulfey, Blangoua, Fotokol, Zina, et Logone-Birni sont inondés.
Hier mardi 22 octobre 2024, c’était la panique au quartier Madagascar, à Kousséri. Les eaux du fleuve Logone et Chari ont débordé et inondé le quartier malgré les dispositions de construction de digues avec des sacs de sables. Les habitants du quartier pris de panique ont décidé de quitter le quartier pour certains vers le lycée mixte de Kousséri et d’autres vers le centre-ville. Selon plusieurs sources, c’est aux environs de 10 heures ce mardi que la digue a cédé dans partie de la ville de Kousséri. Joint au téléphone par le Jour, le chef du quartier Madagasscar confirme l’information mais demande à la population de rester sur place. « L’eau est déjà au niveau de l’hôpital des catholiques. Nous avons mobilisé les jeunes avec des sacs de sable que nous a envoyés le sultan. Il est question pour nous de stopper l’avancée de l’eau. Vous aurez les images. L’eau arrive déjà au niveau du genou. C’est déjà difficile pour nous. Où pouvons-nous aller et abandonner nos maisons. J’ai demandé aux habitants de rester chez eux et de faire déplacer les enfants. Il y a aussi le risque de vol », a confié le chef du quartier Madagascar à Kousséri.
D’autres quartiers tels que Kabé, Laka et Goré sont également dans les eaux du fleuve Logone. Ici, l’élite de la ville de Kousséri autour du député Kamsouloum Abba Kabir aidée par des jeunes volontaires sillonne la ville pour venir en aide aux populations. L’aide est constitué de sacs vides et de sable pour renforcer les digues dans les quartiers sous la menace des eaux. Pour les familles démunis des vivres, des céréales et autres denrées sont offerts par les élites du département du Logone et Chari soutenu par la délégation permanente du Rdpc qui a déjà offert plus de 15.000 sacs vides depuis le mois de septembre 2024.
Le préfet du Logone et Chari, ainsi que les responsables de la Croix rouge camerounaise sont sur le terrain. L’autorité administrative rassure que des camps de déplacés ont été mis sur pied. Dans la seule ville de Kousséri, près de 5000 personnes vivent sur deux sites. « Ce n’est pas le luxe mais nous travaillons pour aménager ces endroits, les rendre vivables avec des points d’eau potable, de l’électricité et des latrines pour éviter une autre catastrophe dans les camps. Le niveau d’eau est ce qu’il est aujourd’hui. La situation globale dans le Logone et Chari est que l’ensemble du département est sous les eaux. Cette alerte a été donné depuis le mois d’août dernier », a expliqué Mathias Fombelé, le préfet du Logone et Chari. Il a insisté sur la solidarité envers les populations du Logone et Chari. « Les forces vives de notre département sont déjà mobilisés, certes les moyens sont insuffisants. Il faut de la solidarité en faveur des populations qui sont dans le besoin. Le besoin c’est quoi ? des tentes, des nattes, de la nourriture des sacs vides pour empêcher la progression de l’eau », insiste l’autorité administrative.
A Goulfey, face à l’eau, l’élite de cette unité administrative a pu acquérir environ 3000 sacs vides pour le renforcement de la digue. « Nous avons mobilisé toutes les âmes de bonne volonté pour l’achat des sacs vides. La situation dans notre arrondissement c’est trois quartiers inondés par les eaux. Il faut aussi renforcer la digue et venir en aide à nos frères du côté de Blangoua. La mobilisation est lente, mais elle avance », a affirmé Mahamat, une élite de Goulfey, joint au téléphone par le Jour. Selon d’autres témoignages, la situation n’est guère reluisante dans l’arrondissement de Blangoua et Hilé-Alifa. La montée des eaux du fleuve Logone et Chari touche directement les populations de ses deux unités administratives. 95% des territoires de Blangoua sont inondés. Idem pour l’arrondissement de Zina, qui est coupé du Cameroun à cause des eaux fluviales et celle des crues du fleuve Logone.
Selon la Direction des Ressources en eau du gouvernement Tchadien, à la date du 22 octobre 2024, le niveau du fleuve Logone et Chari a atteint le niveau de 8, 37 mètres. Une progression quotidienne de 3 cm. En 2022, le niveau le plus élevé était à 7,77 mètres. Avec la progression de la montée du fleuve, elle craint d’importants dégâts dans la ville de Kousséri, dans le Logone et Chari, ainsi que Ndjamena, la capitale Tchadienne.