Lors de la cérémonie de présentation des vœux couplée aux assises annuelles des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances (MINFI), tenue le 31 janvier 2025, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a livré un discours marquant. Au-delà des performances économiques impressionnantes de 2024, il a mis l’accent sur un enjeu fondamental : l’humanisation des services rendus aux usagers et la nécessité d’apporter satisfaction à .
Des performances remarquables, mais…
« Cette année, je dis, « Minfi, c’est bien », parce que c’est mieux : il y a des résultats concrets », a déclaré le ministre, saluant les performances fiscales et douanières exceptionnelles, dont un recouvrement dépassant les 1 000 milliards de FCFA pour la Douane et une croissance de 104 % pour les Impôts. Cependant, il a tenu à relativiser ces chiffres en soulignant que la finalité des actions du ministère ne saurait se limiter aux performances financières.
L’usager au cœur des préoccupations
Motaze a insisté sur l’importance de replacer l’individu au centre des priorités de l’administration financière : « Les problèmes que nous avons à traiter sont des problèmes qui touchent à l’individu. Ce ne sont pas de grandes choses, mais des choses souvent très simples ». Il a illustré ses propos par des situations concrètes, telles que les tracasseries administratives imposées aux veuves âgées pour percevoir la pension de retraite de leur défunt époux.
Pour le ministre, ces dysfonctionnements ternissent l’image du ministère, malgré les chiffres flatteurs. Il affirme avec force : « Tout cela devient inutile si l’individu pour qui nous travaillons souffre dans sa chair ». Cette déclaration traduit sa volonté de faire de la qualité du service un indicateur clé de performance, au même titre que les résultats financiers.
Trois raisons d’agir avec exemplarité
Le ministre Motaze a interpellé ses collaborateurs sur les raisons profondes qui devraient les motiver à offrir un service public de qualité.
- Le sens du devoir professionnel : « quand on va à la retraite, on a bien le droit au moyens de survie. La pension retraite, c’est un revenu qui se substitue au salaire », a rappelé M. Motaze.
- Le respect de la dignité humaine : Le MINFI rappelle la valeur culturelle attachée au respect des personnes âgées, souvent les principales concernées par les pensions.
- La projection personnelle : « Chacun de nous ici ira un jour à la retraite. Parmi vous, qui aimerait, lorsqu’il ira à la retraite, être malmené pour toucher sa pension ? »
Combattre la perception négative de l’administration
Le ministre n’a pas éludé la question de la corruption et des mauvaises pratiques administratives, souvent pointées du doigt par les rapports de la CONAC. Il a déploré le fossé entre les bonnes performances économiques et la perception négative du public : « Il y a comme une espèce de hiatus entre ces bons chiffres et la perception au niveau de l’individu ».
Pour y remédier, il appelle à une prise de conscience collective et à un changement d’attitude au sein de l’administration. L’objectif est clair : faire du MINFI non seulement un modèle d’efficacité économique, mais aussi un modèle d’humanisme et de respect des usagers.
Vers une administration plus humaine et efficace
Louis Paul Motaze a ainsi tracé la voie vers un ministère des Finances plus proche des citoyens, où l’efficacité des services se mesure à l’aune de la satisfaction des usagers. Son discours est un appel à l’action, une invitation à conjuguer performance économique et excellence humaine pour une administration véritablement au service du public.
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