Dans le cadre de la deuxième phase du Programme indicatif multi annuel (PIM) 2025-2027, l’Union européenne (UE) a annoncé la mobilisation d’une enveloppe de 91 millions d’euros, soit environ 60 milliards de FCFA, pour financer des projets d’infrastructures au Cameroun. Cette initiative vise à soutenir le développement économique et social du pays, tout en renforçant la compétitivité des secteurs clés et en favorisant l’intégration régionale au sein de l’Afrique centrale. L’annonce a été faite lors de la troisième session du Dialogue économique et technique sur le partenariat Cameroun-Union européenne, qui s’est tenue le 14 novembre 2024 à Yaoundé.
Parmi les initiatives bénéficiaires de ces fonds, figurent deux projets intégrateurs : la construction du pont sur le fleuve Ntem entre du Cameroun et la Guinée équatoriale, et l’extension du réseau ferroviaire camerounais vers le Tchad. À ces projets d’envergure s’ajoutent la voie de contournement de Yaoundé, visant à désengorger la capitale, et le projet hydroélectrique de Kikot, destiné à renforcer l’offre énergétique nationale.
« Ces engagements forts de l’Union européenne, sous forme de dons et d’appuis budgétaires, visent à accélérer la réalisation d’infrastructures clés et à renforcer les réformes structurelles pour une meilleure gestion des finances publiques et une compétitivité accrue du Cameroun », précise le service de communication du ministère de l’Économie.
L’UE est déjà engagée dans le financement de projets phares qui transforment l’infrastructure du Cameroun. Le barrage hydroélectrique de Nachtigal (Centre), d’une capacité de 420 MW, est un exemple concret. Ce projet, soutenu par l’UE, permettra de fournir près de 30 % de l’électricité du réseau interconnecté sud du Cameroun et jouera un rôle clé dans la stimulation de la croissance industrielle du pays. Autre projet : la construction du pont sur le Logone, reliant la ville camerounaise Yagoua à la ville tchadienne de Bongor. Ce pont, une fois achevé, offrira un troisième point d’échanges officiels entre les deux pays, renforçant ainsi les liens commerciaux et contribuant à l’intégration sous-régionale.
En plus des projets d’infrastructures, une part importante des discussions lors de cette session du Dialogue économique et technique a été consacrée à l’amélioration du climat des affaires au Cameroun. L’objectif de l’UE et du gouvernement camerounais est de rendre le pays plus attractif pour les investisseurs privés, en facilitant l’accès aux financements pour soutenir l’entrepreneuriat et stimuler l’activité économique. L’UE envisage de mettre en place des mécanismes financiers via l’Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI-Global Europe) et le programme Global Gateway. Ces initiatives devraient particulièrement soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), notamment dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie. Le ministre Alamine Ousmane Mey a souligné que la croissance du secteur privé est essentielle pour la création d’emplois et la génération de richesses. « Un secteur privé vibrant, un secteur privé productif, c’est aussi autant d’emplois créés, autant de richesses créées, et une amélioration de la qualité de vie des populations. C’est un aspect qui nous tient à cœur, et dans la dynamique qui est celle de la coopération avec l’Union européenne nous pensons pourvoir bénéficier de plus de soutien », a-t-il déclaré.
Le financement annoncé s’inscrit dans le cadre du PIM 2021-2027, lancé officiellement en février 2022 à Yaoundé. Le PIM est conçu pour structurer et renforcer la réponse de l’UE aux défis multiples auxquels le Cameroun fait face, en particulier dans les domaines de la gouvernance, de la consolidation démocratique, de la paix et de la stabilisation. Il met l’accent sur la croissance inclusive, avec une attention particulière pour le secteur privé, la création d’emplois décents et la durabilité environnementale. Le programme s’étend sur sept ans, avec un engagement satisfaisant pour la période 2021-2024. L’UE a ainsi affecté une enveloppe complémentaire de 88 milliards de FCFA pour la période 2025-2027 avec des priorités nouvelles, notamment le digital qui a été ajouté comme quatrième domaine prioritaire du programme.
P.N.N