De Nombreux élèves potentiels risquent de ne pas être enrôlés, pour n’avoir pas embrassé à temps l’innovation du matricule unique.
Le délai de paiement des frais exigibles pour les établissements publics d’enseignement secondaire est fixé au dimanche, 15 décembre 2024. C’est la quintessence d’un communiqué du ministre des Enseignements secondaires, rendu public ce 10 décembre, qui vient confirmer une nouvelle qui circulait dans les milieux éducatifs, sans convaincre certains parents sceptiques. Passé 23h59mn ce dimanche, il sera impossible pour les potentiels élèves de s’inscrire, parce que la plateforme d’inscription du Minesec va se fermer. Ce délai concerne également les frais d’inscription aux examens officiels organisés par la Decc (Direction des examens, concours et de la certification), ceux de l’Office du Baccalauréat étant perçus par Campost et Mtn Cameroon pour ce qui concerne les examens du Gce Board. « Passé ce délai, la plateforme d’obtention du matricule unique sera fermée pour l’année scolaire 2024-2025, rendant l’accès impossible pour tout élève de l’enseignement secondaire, public ou privé ».
Le fait est que de nombreux parents n’ont pas cru à la mutation du mode opératoire en cours dans les lycées et collèges. Bien qu’annoncée à la rentrée de septembre, cette date butoir semble n’avoir pas retenu l’attention de nombreux acteurs. A la date du 11 décembre 2024, certains lycées n’ont pas connu l’inscription des deux-tiers de leurs effectifs habituels. « Sur la plateforme, mon lycée compte 812 élèves. C’est vrai qu’il y a quelques doublons et des inconnus. Tout comme il y a en classe des gens dont les noms ne figurent pas sur ‘’Carte scolaire’’. Mais à date, seuls 551 ont payé selon les données actualisées auxquelles j’ai accès. Assez curieusement, ce sont les élèves dont les matricules ne sont pas sortis qui se sont acquittés des contributions exigibles. Les autres attendent, ils risquent d’être surpris », témoigne un proviseur. Certains sont convaincus qu’on ne fait jamais rien au Cameroun, sans rattrapage. Ils attendent la dernière minute. « Etant donné que l’identifiant unique est généré par la plateforme, le paiement des frais exigibles et des frais d’inscription aux examens officiels peut être effectué à tout moment auprès des opérateurs agréés, tant que cela est réalisé avant la date limite », avertit le ministre. Les retardataires ont donc trois jours supplémentaires pour s’acquitter de leurs devoirs, faute de quoi certains pourraient subir les mêmes déboires que les contribuables lors de la dernière déclaration des revenus.
Le Minesec jure par le ton de sa communication que tout doit être à jour le lundi, 16 décembre 2024. Y compris dans le secteur privé où le mode d’enrôlement est différent. Ce ministère a mis sur pied son système dans le but de maîtriser la carte scolaire, c’est-à-dire de connaître en temps réel le nombre d’élèves qu’il y a dans le système, le nombre d’institutions et leur distribution géographique. Une mission difficile dès lors que de nombreux collèges clandestins continuent de fonctionner, malgré leur interdiction formelle et qu’on y a pris l’habitude de traîner les pas. « C’est souvent quand on a fini avec le public que nous récupérons certains rebuts », reconnaît sous cape un principal de collège. Ils ont dans leurs rangs des enfants qui aspirent à composer les examens officiels 2025 mais qui ne se sont même pas encore décidés à clarifier leur situation.