
Camrail, concessionnaire du chemin de fer camerounais, a créé un centre de maintenance ferroviaire à l’attention des autres réseaux ferroviaires africains. L’information été révélée le 16 janvier 2025, lors d’une visite de presse dans les ateliers centraux de l’entreprise à Douala.
« Il s’agit de leur proposer des prestations et des solutions pour une grande variété de matériels. Locomotives diesel, différents types de wagons, voitures à voyageurs, draisines de chantier et autres engins de voie », explique le top management de Camrail. Régulièrement sollicité pour ses compétences et son expérience centenaire dans le domaine ferroviaire, le transporteur ferroviaire national justifie la mise en service de ce centre pour valoriser son expertise et optimiser ses recettes.
« Généralement, les autres réseaux africains ne disposent pas de centres de maintenance et sollicitent les constructeurs pour la révision de leurs équipements. Avec son centre, Camrail met son expertise au profit des ces réseaux qui pourront ainsi réduire les coûts de réparation de leurs engins », explique Ndzana Jean Ottou, coordonnateur matériels moteurs et dépôts à Camrail.
L’avènement de ce centre positionne Camrail comme un opérateur majeur dans la maintenance des équipements ferroviaires en Afrique. Il offre des solutions et répond aux besoins à moindres coûts des opérateurs africains, souvent obligés d’exporter leurs équipements vers leurs constructeurs en Occident pour une maintenance à des coûts onéreux. Grâce à son savoir-faire et son expertise, ce centre technique de maintenance permet à Camrail d’accroitre ses recettes dans un secteur peu concurrentiel sur le continent africain.
Bâtis sur un site de plus de 35 ha, le centre de maintenance ferroviaire de Camrail dispose d’une dizaine d’ateliers et d’un effectif de 343 travailleurs (soudeur, maintenancier, chaudronnier, mécanicien, électricien, électronicien, pneumaticien…). Le centre est également doté de bancs d’essai de simulation pour se rassurer que les engins révisés fonctionnent dans les mêmes conditions que les locomotives ou voitures en temps réel sur les rails.
Selon le Camrail, tout ce dispositif intègre les nouvelles technologies (numérique) qui permettent de corriger ou de rattraper une défaillance mécanique. Avec des équipements à la pointe de la technologie, ce centre a déjà entamé les travaux de maintenance et de révisions de deux des 10 turbocompresseurs destinés aux locomotives de ligne de la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail), le transporteur ivoirien.
Débutés fin décembre 2024, les travaux « devraient être achevés à la fin du premier trimestre 2025 », indique Camrail. Les huit autres turbocompresseurs sont attendus dans les prochains jours à Douala. Le transporteur ferroviaire national lorgne déjà le marché sous-régional d’Afrique centrale, notamment les opérateurs du Gabon et du Congo. « Pour l’instant, il s’agit d’offrir des services avec les ressources humaines et techniques existantes », précise Camrail qui reste disert sur le coût d’investissement de son centre et de ses prestations.
Frédéric Nonos
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