
Le Trésor public camerounais a procédé, le 21 avril 2025, à deux nouvelles émissions de bons du Trésor assimilables (BTA). Il s’agit de titres de court terme permettant généralement de mobiliser des fonds servant à gérer les tensions de trésorerie. Ces opérations effectuées sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) avaient pour but de contracter des emprunts d’un montant total de 25 milliards de FCFA.
Les résultats de ces emprunts portant sur les valeurs de 13 et 52 semaines de maturité n’ont pas encore été révélés. L’on peut cependant remarquer que ces opérations surviennent dans un contexte de flambée des taux d’intérêts, notamment sur les BTA, qui sont les plus prisés sur ce marché. En effet, le 13 février 2025 à Douala, lors de la présentation aux investisseurs du programme de financement de l’État pour l’année courante, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a révélé qu’entre 2020 et 2024 les taux d’intérêts sur les BTA du Cameroun sur le marché de la BEAC avaient augmenté de plus de 100%, passant de 2,67% à 6,33%.
Selon les données compilées par la banque centrale, en février 2025, le Trésor public camerounais a même servi aux investisseurs une rémunération moyenne de 6,95% sur les BTA. Ce taux, jamais atteint par le Cameroun depuis le lancement du marché sous-régional des titres il y a bientôt 14 ans, était le plus élevé du marché sur la période.
A titre de comparaison, sur cette même catégorie de titres, le Cameroun pratiquait encore des taux d’intérêts de 2,8% en février 2022, ou encore 4,12% en février 2024. Mais, en raison du durcissement des conditions du marché, avec des investisseurs de plus en plus gourmands et la disponibilité de certains États de la Cemac à payer plus pour réussir les levées de fonds, le Cameroun a été finalement contraint de relever ses taux, réputés être les plus bas du marché jusqu’à une époque récente.
BRM