Au cours de l’année 2023, le taux de pénétration des produits étrangers sur le marché camerounais a culminé à 23,7%. Ce qui traduit, selon le Comité de compétitivité, qui révèle ce chiffre dans son rapport sur l’état de la compétitivité de l’économie camerounaise, « la difficulté des producteurs locaux à gagner davantage de parts sur le marché domestique ». Cette difficulté s’accentue d’ailleurs au fil des années, à l’analyse des données compilées dans le rapport sus-mentionné.
En effet, au cours de l’année 2023, cet indicateur a atteint son plus haut niveau au Cameroun, depuis au moins l’année 2017 (7 ans). Dans la mesure où, apprend-on, le taux de pénétration des produits étrangers sur le marché camerounais n’était que de 20% en 2017. Il connaîtra un accroissement progressif jusqu’en 2019, atteignant 23%, avant de redescendre sous la barre de 20% en 2020, en raison certainement de la pandémie du Covid-19, dont la conséquence principale aura été la fermeture des frontières à travers le monde.
Ce taux va reprendre la courbe ascendante dès la reprise des échanges commerciaux internationaux en 2021, en remontant à 20%. Une accélération est observée sur les deux années suivantes, avec des barres respectives de 23,2% et 23,7% en 2022 et 2023, apprend-on officiellement.
« Le taux de pénétration du marché intérieur est souvent négligé dans les conversations autour des indicateurs économiques, éclipsé par des mesures plus populaires telles que le PIB, le taux d’emploi et la balance commerciale. Cependant, ce taux est un indicateur crucial pour comprendre la dynamique de la compétitivité d’un pays dans un contexte international. En effet, il permet de mettre en évidence la dépendance ou non des Etats à l’importation, ainsi que la santé du secteur de production », explique le Comité de compétitivité, pour souligner l’importance de cet indicateur.
L’on peut noter que la montée en puissance du taux de pénétration des produits étrangers sur le marché camerounais depuis 2021 survient au moment où le gouvernement met en œuvre la politique d’import-substitution. Celle-ci consiste en la mise en place de mesures fiscalo-douanières incitatives visant à booster la production locale, au détriment des importations.
BRM