Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a confirmé l’interdiction de circulation des gros porteurs sur l’axe Mora-Dabanga-Kousseri (205 km) dans la région de l’Extrême-Nord. Ce corridor est essentiel pour le Cameroun, reliant le pays au Tchad et au Nigeria, et il joue un rôle vital dans le commerce régional et la mobilité des personnes. Dans un communiqué daté du 30 septembre 2024, il a rappelé que cette interdiction, instaurée par une décision du 23 août 2024, vise à protéger le patrimoine routier. Il a fait état des « atteintes itératives au patrimoine routier national observées » sur cet axe, justifiant ainsi cette décision.
Les véhicules concernés par cette interdiction sont ceux dépassant les limites de poids et de dimensions fixées par la loi du 27 avril 2022. Concrètement, cela concerne ceux dont le poids total de charge à l’essieu est supérieur à 13 tonnes pour un essieu, 21 tonnes pour deux essieux, 27 tonnes pour trois essieux et 50 tonnes pour un ensemble comprenant un tracteur, une semi-remorque et une ou plusieurs remorques ; de longueur de 12 mètres pour les véhicules isolés, 15,50 mètres pour les ensembles articulés et 18 mètres pour les trains routiers ; de largeur maximale de 2,5 mètres et de hauteur maximale de 4 mètres, indique le ministre.
Emmanuel Nganou Djoumessi précise que les contrevenants s’exposent à des sanctions : une amende de 2 millions de FCFA pour transport sans autorisation, 250 000 FCFA pour véhicule hors gabarit, 75 000 FCFA par tonne excédentaire au-delà de 10 tonnes, immobilisation des véhicules aux frais du transporteur et mise en fourrière après 48 heures d’immobilisation, ainsi que la suspension de la licence de transport en cas de récidive. Les véhicules des forces de défense et de sécurité, ainsi que ceux ayant une autorisation de transport exceptionnel, sont exemptés de cette mesure.
L’axe Mora-Dabanga-Kousseri fait face à de nombreux défis, notamment des conditions climatiques difficiles et des actes d’incivisme de la part des usagers. Les poids lourds en surcharge sont particulièrement pointés du doigt, aggravant l’état de la chaussée, tandis que certains camionneurs utilisent des outils pour creuser la route, causant ainsi des dommages considérables. Pour répondre à ces problèmes, le ministère des Travaux publics a lancé des initiatives visant à traiter les points critiques de la route et à garantir la circulation sur cet axe. Il faut souligner que la réhabilitation de cet axe a été retardée en raison d’attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram et d’autres défis liés à la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure au Cameroun.
En juin 2024, le ministre des Travaux publics a signé un appel d’offres pour le recrutement des entreprises de travaux pour les sections Tchakamari-Waza (41 km), Waza-Zigague (46,575 km), Zigague-Kabo 2 (53,425 km), incluant le pont de Tildé et Tildé-Kousseri-Douanes (37 km), prenant en compte l’aménagement de la voie de contournement de Kousseri de 7,5 km. Selon le rétroplanning d’exécution du projet, les attributions sur ces sections et le démarrage des travaux sont prévus avant la fin de l’année 2024. Les travaux pour la première section, allant de Mora à Tchakamari (22 km), ont déjà été attribués à l’entreprise tchadienne Sotcogog SA pour un coût de 14,6 milliards de FCFA. La réhabilitation de cette route s’inscrit dans le cadre du Projet d’amélioration pour la connectivité, la résilience et l’inclusion (Pacri), soutenu financièrement par la Banque mondiale à hauteur de près de 200 milliards de FCFA (330 millions de dollars).
P.N.N.
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