La décision d’Issa Tchiroma, figure politique d’expérience ayant longtemps servi le régime en place, de quitter ses fonctions ministérielles et de se déclarer candidat à la magistrature suprême, est un fait majeur dans le contexte politique actuel. Cependant, l’accueil réservé à cette démarche est loin d’être unanime au sein même de l’opposition camerounaise.
Le politologue Moussa Njoya a publiquement critiqué la réaction de certains opposants. Il a notamment fustigé ceux qui, selon lui, s’en prennent à Issa Tchiroma plutôt que d’envisager une collaboration. « Au lieu de travailler à bâtir une alliance stratégique avec le FSNC, je vois plutôt des opposants s’en prendre à Issa Tchiroma », a écrit Moussa Njoya.
Le politologue a posé une question incisive à ces opposants : « En le faisant, pensent-ils encourager d’autres pontes du régime à aussi démissionner pour rejoindre la mouvance pour l’alternance ? » Cette interrogation met en lumière une réflexion stratégique : pour Moussa Njoya, l’objectif de l’opposition devrait être d’affaiblir le régime en favorisant les ralliements à la cause de l’alternance, plutôt que de rejeter ceux qui choisissent de faire ce pas.
Parmi les voix qui expriment des réserves sur la candidature d’Issa Tchiroma, figure celle de Jean Robert Wafo. Ce dernier, faisant partie des hommes politiques qui questionnent la pertinence de cet acte, peine à concevoir que l’ancien ministre puisse être présenté comme le candidat idéal pour l’opposition. Cette position illustre la complexité des dynamiques et des méfiances qui animent l’opposition face à d’anciens collaborateurs du pouvoir.