L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) a signé, ce 6 mai à Yaoundé, une convention avec le facilitateur African Guarantee Fund (AGF) pour le financement de l’invention et de l’innovation en Afrique. La convention prévoit la mise en place d’un mécanisme devant permettre la mobilisation de 40 milliards de FCFA pour accompagner 1 000 projets innovants sur cinq ans dans les 17 pays membres de l’OAPI. « Ce mécanisme, tel que conçu, va s’appuyer sur un partenariat avec l’African Guarantee Fund, qui est une institution panafricaine dont le mandat est de faciliter l’accès au financement des PME », a expliqué Denis Bohoussou, directeur général de l’OAPI.
Concrètement, l’AGF va garantir le plein accès au crédit des PME innovantes, tandis que ces dernières bénéficieront de l’assistance technique de ce facilitateur pendant les phases de maturation, d’amorçage, de croissance et d’expansion de leurs projets.
L’OAPI et l’AGF expliquent que les inventeurs et innovateurs bénéficieront désormais d’un accompagnement complet comprenant : un accès facilité aux crédits bancaires grâce au mécanisme de garantie, un soutien technique pour la valorisation commerciale des brevets et autres innovations, une mise en relation avec des partenaires industriels potentiels et un suivi personnalisé des projets financés. « Il s’agit pour l’OAPI de combler un vide qu’elle a tenté de combler par le passé avec ce qu’on a appelé le Fonds africain de l’innovation », précise le DG de cette institution africaine.
Cependant, rappelle-t-il, « au bout d’un certain nombre d’années, ce fonds avait présenté un certain nombre de limites. D’où une approche un peu plus globale, qui n’est pas une approche purement ou simplement financière, mais une approche qui prend en compte tous les éléments pour mettre en place un écosystème de l’innovation dans nos pays ».
La convention implique également une prise de participation de l’OAPI dans le capital de l’AGF à hauteur de 5 milliards de FCFA. Une perspective qui réjouit Jules Ngankam, directeur général de l’AGF, car, explique-t-il, « à l’AGF, nous avons 14 actionnaires, dont un seul actionnaire africain, qui est la Banque africaine de développement (BAD). Donc, pour la première fois en dehors de la BAD, nous aurons un autre actionnaire africain ».
Le portefeuille des actionnaires de l’AGF comprend notamment le Danemark, l’Espagne, la France, l’Allemagne, les pays nordiques, le Canada, l’Union européenne et les États-Unis.
Les premiers appels à projets seront lancés dès le troisième trimestre 2025, avec l’objectif ambitieux d’accompagner 200 projets innovants dès la première année d’opération, selon les deux partenaires.
Ludovic Amara
- Coopération
