Dans une récente analyse, Alex Gustave Zebaze brandit le fait que l’UPC siège actuellement au Sénat, bien que ses représentants n’aient pas été élus au suffrage universel. Ils ont été nommés par le président de la République, Paul Biya. « Notez bien : au CMR, on ne devient pas parti représenté dans les institutions seulement par les élections. On peut l’être aussi par nomination. C’est le cas de l’UPC qui est bel et bien considéré par le système comme un parti représenté alors qu’elle n’a remporté aucun siège aux élections depuis 2020. »
Cette situation, selon l’analyste politique, interroge sur la cohérence des arguments avancés par certains partisans du pouvoir. « D’où vient-il que des partisans du même président soutiennent sans mesure qu’un parti ne puisse l’être par le truchement de l’adhésion volontaire de personnes disposant déjà de la légitimité populaire originelle acquise par leur victoire à une élection au suffrage universel ? »
Le journaliste invite à une réflexion sur la manière dont la notion de représentativité est interprétée et appliquée au Cameroun. « Donc ceux qui prétendent qu’il faut avoir investi un candidat à des élections pour avoir des chances qu’ils soient élus et que vous (parti) soyez représenté au sens de l’article 121 al.2 du Code électoral doivent bien se renseigner auprès du président Biya. Posez-lui la question de savoir si en nommant comme Sénateur une personne non élue et qui, depuis, représente l’UPC dans les institutions n’a-t-il pas entendu ainsi lire et appliquer strictement la notion de nullité du mandat impératif ? »