
Le projet de création d’une Caisse nationale des personnels de l’État (CNPE) au Cameroun passe à la vitesse supérieure. Le 16 avril 2025, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a lancé un appel d’offres national pour recruter un cabinet chargé de mener l’étude actuarielle de faisabilité de cette future caisse. Montant prévisionnel : 40 millions de FCFA TTC.
Cette initiative concrétise l’annonce faite en novembre 2023 par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, devant l’Assemblée nationale. Elle marque le début d’un chantier de réorganisation de la gestion des pensions des fonctionnaires et contractuels d’administration.
Le marché est réservé aux entreprises installées au Cameroun, avec une expertise prouvée en actuariat. Le prestataire retenu disposera de quatre mois, à compter de la notification de l’ordre de service, pour réaliser sa mission.
Jusqu’ici, la prise en charge des pensions des agents publics est assurée directement par le trésor public, tandis que les travailleurs du secteur privé sont affiliés à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale). Ce modèle à deux vitesses, combiné à une couverture volontaire peu efficace pour l’informel, explique le faible taux de couverture sociale, estimé à 25 % de la population active.
Dans sa stratégie de modernisation, l’État ambitionne de porter ce taux à 50 % d’ici 2030. Cela passera notamment par la création de structures spécialisées comme la CNPE. Tout comme l’extension du champ de la couverture formelle aux professions libérales, et la relance de l’assurance volontaire, encore marginale malgré son ouverture en 2016.
En toile de fond, les autorités cherchent à rendre le système de sécurité sociale plus rigoureux, transparent et inclusif, dans un contexte où les déséquilibres démographiques et les tensions budgétaires appellent à une réforme de fond.
Thierry Christophe Yamb