Port de Kribi : tractations à Paris sur l’actionnariat et le financement de la zone industrielle de 550 milliards FCFA

De sources internes aussi bien au Port autonome de Kribi (PAK) que chez le logisticien Africa Global Logistics (AGL), les parties au projet de construction d’une zone industrielle de 1500 hectares jouxtant le port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun, se retrouveront à Paris dans les prochains jours. « Nous n’avons pas encore pu avoir la date précise, mais ce sera la semaine prochaine», confie une source proche du dossier, qui annonce d’ores et déjà la présence de certains acteurs dans la capitale française.

En dehors du PAK, l’entreprise publique chargée de la gestion de la plateforme portuaire de Kribi que dirige Patrice Melom (Photo) ; de AGL, logisticien né du rachat en décembre 2022 des actifs africains du groupe Bolloré dans le transport et la logistique ; sont attendues dans la capitale française le Chinois CHEC, qui est parmi les opérateurs du terminal à conteneurs de Kribi ; l’Agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), qui gère le complexe portuaire de Tanger MED au Maroc.

Le Camerounais Colin Ebarko Mukete, qui contrôle le véhicule d’investissements Belmont Investments, présent dans le tour de table du terminal à conteneurs du port en eau profonde de Kribi, est également annoncé aux tractations de Paris. Idem pour les responsables du véhicule d’investissements indien Arise IIP, qui s’est récemment engagé à investir 230 milliards de FCFA dans le développement d’une zone industrielle de 500 hectares au port de Douala, dans la capitale économique du Cameroun.

Au cours de cette rencontre, apprend-on de bonnes sources, il est question de conclure un pacte actionnarial, à l’effet de déterminer les actifs de chacune des parties dans le projet. Ce qui, logiquement, suppose la  création prochaine d’une co-entreprise, dont le capital social sera libéré par les différents partenaires, au prorata de leurs actifs. Cette libération du capital social devrait permettre de mobiliser les premiers financements, en vue du démarrage effectif du projet.

50 000 emplois en vue

Investissement de 550 milliards de FCFA consistant en l’aménagement, l’exploitation et la maintenance de 1 500 hectares bruts de terres, en vue de l’implantation des activités logistiques et industrielles, la zone industrialo-portuaire de Kribi devrait générer 50 000 emplois directs, selon les projections du PAK. Les travaux à réaliser sont principalement la déforestation et le terrassement, la construction des VRD (télécommunications, eau, électricité, éclairage public, assainissement, réseau routier, etc.), ainsi que la construction de bâtiments à vocation commerciale (centre des affaires de haut-standing, entrepôts, etc.).

Toute cette infrastructure sera ensuite mise à la disposition des entreprises à titre locatif, avec en prime la garantie de bénéficier des dispositions de la loi de 2013 portant incitations à l’investissement privé au Cameroun, et celle régissant les zones économiques. Pour rappel, ces deux lois offrent d’importantes exonérations fiscalo-douanières aux entreprises, aussi bien pendant la phase d’installation que de production.

Selon le PAK, les retombées attendues de ce projet, qui classera le port de Kribi parmi les plateformes portuaires les plus étendues en Afrique et au monde, sont bien nombreuses. Elles vont, apprend-on, de l’augmentation de l’activité et des volumes de trafic au port de Kribi à l’amélioration de la compétitivité du commerce extérieur du Cameroun, en passant par l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) et la contribution à l’industrialisation du pays, dans le sillage de la Stratégie nationale de développement 2020-2030.

Brice R. Mbodiam

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