A quelques mois de l’élection présidentielle, Paul Biya doit-il faire le ménage autour de lui, avant les hostilités? Invité ce dimanche à l’émission « Club d’Élites » de Vision 4, dont le thème portait sur la « crédibilité » de ces candidatures et la possible « fragilisation des (vraies) forces du changement », Messanga Nyamding a mis en garde contre l’influence de certaines figures politiques entourant le président sortant, fortement annoncé à la course pour sa propre succession.
Lors de son intervention, le biyaïste a souligné un contexte social tendu, marqué par une « pesanteur sociale » où les difficultés économiques et sociales transcendent les clivages traditionnels. Il a averti que cette « galère », partagée par une large partie de la population, pourrait se traduire par un rejet massif du pouvoir en place, indépendamment des affiliations tribales ou partisanes.
« Il y a une mobilisation qui est calquée sur la pesanteur sociale. La pesanteur sociale c’est qu’aujourd’hui, la galère n’a plus de tribu, la galère n’a plus de parti politique. Et il y a donc des éléments objectifs qui font que le président lui-même actuellement, s’il part avec ces gars au visage politiquement hideux, il est mort. Aujourd’hui nous sommes dans une situation complexe où les gens se demandent comment Paul Biya va faire, » a déclaré le politologue.
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L’expression « visages politiquement hideux » utilisée par Messanga Nyamding désigne, selon ses propos, des personnalités politiques dont l’image publique est fortement dégradée, les rendant impopulaires auprès de la population. Il suggère que la présence de ces individus autour du président Biya pourrait être perçue comme un signe de continuité avec des pratiques et des politiques impopulaires, et fragiliser ainsi sa position face à une opposition en pleine effervescence.
Signalons qu’à ce jour, Paul Biya, âgé de 92 ans, quoique fortement appelé par ses militants et ses « créatures », n’a toujours pas déclaré officiellement sa candidature à l’élection qui est prévue au mois d’octobre prochain.
