Au Cameroun, plusieurs évêques comme Messeigneurs Emmanuel Abbo de Ngaoundéré et Barthélémy Yaouda Hourgo de Yagoua, voire de Mgr Samuel Kleda de Douala s’étaient exprimés en faveur d’un départ du président Paul Biya, avec des déclarations jugées plus ou moins critiques. Mgr Kleda, par exemple, avait évoqué la nécessité pour le président de prendre sa retraite en 2025 lors d’une interview accordée à RFI.
Une Église aux voix discordantes
Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’une institution censée prôner l’unité, l’Église catholique camerounaise apparaît ainsi divisée sur la question politique. Alors que certains évêques n’hésitent pas à s’engager ouvertement dans le débat public, d’autres, à l’image de Mgr Mbarga, préfèrent adopter une posture plus réservée. Dans une note pastorale publiée le 4 janvier dernier, l’archevêque de Yaoundé dénonce d’ailleurs l’utilisation abusive de ses paroles pour des raisons politiques et appelle à la paix et à l’honnêteté.
Cette prise de position de l’archevêque de Yaoundé pourrait renforcer la position du pouvoir en place. En effet, le président Paul Biya pourrait désormais compter sur le soutien d’une partie de l’épiscopat pour légitimer son pouvoir.
Des évêques divisés
Selon un séminariste ayant requis l’anonymat, Mgr Mbarga ne serait pas le seul à se démarquer de ses confrères. Les évêques Joseph Atanga (Bertoua), Sosthène Bayemi Matjeï (Obala), Philippe Alain Mbarga (Ebolowa), Jean Bosco Ntep (Edéa) et Achille Eyabi (Eseka) seraient également sur la même ligne. À l’inverse, Mgr Paul Lontsie Keune, évêque de Bafoussam, a clairement appelé ses fidèles à voter contre le président lors de son homélie du 5 janvier dernier.
Ces discordances au sein de l’Eglise Catholique du Cameroun interviennent alors les 26 Evêques du pays se retrouvent à Buéa dans le cadre de leur 48e séminaire synodal. Au de ce séminaire, l’on espère que seront abordées, la question de la politique nationale et celle des conditions de vie des populations en ce début d’année électorale.