Au Cameroun, nous sommes à moins de 120 jours de l’élection présidentielle. Sur l’échiquier politique national, l’ambiance pré-électorale bat son plein. Sur les starting-blocks, les acteurs s’annoncent pour mettre un terme au long règne de Paul Biya. Parmi eux, allié et membre du Gouvernement de longues dates, Bello Bouba Maïgari qui, après avoir annoncé sa candidature il y a quelques jours, pense déjà à devoir quitter le régime en place.
Dans un entretien exclusif à DW Afrique, le président national de l’UNDP, actuellement Ministre camerounais du Tourisme et des Loisirs, a justifié sa décision par l’incompatibilité, selon lui, entre les obligations gouvernementales et les exigences d’une campagne présidentielle. « Pour un candidat appelé à se présenter devant l’opinion nationale, ce n’est que normal qu’il ait besoin de tout son temps pour préparer sa participation, pour préparer sa campagne électorale et la conduire dans tout le pays, toutes les régions du pays », a-t-il expliqué. Il a ajouté que cela est « difficilement conciliable avec des obligations comme les fonctions ministérielles ».
Cette position de Bello Bouba Maïgari, qui met en avant la nécessité d’une pleine disponibilité pour la campagne, tranche avec des pratiques parfois observées où des membres du gouvernement en exercice maintiennent leurs fonctions tout en étant candidats. Sa décision s’inscrit dans une logique de transparence et d’engagement total envers son projet politique.
Le Ministre du Tourisme et des Loisirs a précisé que sa démission formelle serait « dans les prochains [jours] adressée au président de la République Paul Biya ». Ce départ imminent du gouvernement permettra à Bello Bouba Maïgari de se consacrer entièrement à sa campagne présidentielle, sillonnant le pays pour présenter son programme et mobiliser son électorat en vue du scrutin d’octobre 2025.
La démission annoncée de Bello Bouba Maïgari, poids lourd de la politique camerounaise, ajoute une dimension nouvelle à la compétition électorale.