Dans une publication poignante, Calixthe Beyala insiste sur l’importance du pardon comme fondement de la survie du Cameroun en tant qu’État-nation, même si elle le qualifie d’« embryonnaire ». Elle y souligne la nécessité de l’unité et des alliances pour remporter l’élection présidentielle à venir, arguant qu’« aucun groupe ne saurait gagner seul les élections : les alliances sont nécessaires pour une bonne cohésion sociale ».
L’écrivaine propose une vision de gouvernance inclusive, affirmant qu’« Un pays se gère au centre et non dans ses extrêmes. Un pays se gère en une totalité et non dans les spécificités communautaires. Un pays se gère en pardonnant les maux sans pour autant les oublier pour que plus jamais l’histoire ne se répète. »
Abordant la question des souffrances passées et des disparités régionales, notamment la région du Sud souvent présentée comme bénéficiaire des largesses du pouvoir, Calixthe Beyala rappelle que la souffrance n’a pas épargné tous les Camerounais. Elle déclare : « Les Camerounais ont souffert qu’ils soient du nord, du centre, de l’est, de l’ouest ou sud-nord ouest. Même nos frères du sud qui ne sont pas de la famille des élus en ont bien bavé, eux aussi, ne l’oublions pas. » Elle appelle à cultiver « l’acceptation de l’autre comme un des beaux arts et le partage du pouvoir comme le Saint Graal », exhortant à placer la nation avant les intérêts familiaux afin que le Cameroun puisse pleinement entrer « dans le concert des nations ».
Enfin, Calixthe Beyala enjoint les Camerounais à se débarrasser des « stigmates du passé » et du « tribalisme qui a tout miné et tout détruit », permettant à une minorité de s’enrichir ostensiblement pendant que la majorité souffre. Elle reconnaît une « traversée odieuse » et « terrible avec ses tonnes de morts dans toutes les familles et ses mille misères où il n’y a ni eau ni électricité », mais appelle néanmoins au pardon mutuel, convaincue que « Nous nous devons de nous pardonner, parce que nous méritons tous de l’amour. Cela nous fera le plus grand bien, croyez-me ! »