À six mois de l’élection présidentielle au Cameroun, Maurice Kamto, figure de proue de l’opposition, intensifie sa campagne en Europe, ciblant spécifiquement la diaspora camerounaise. Selon une enquête de Jeune Afrique, publiée dans son édition du 7 mai 2025, un meeting d’envergure est prévu le 31 mai à Paris, visant à mobiliser cet électorat clé, qui avait déjà apporté près de 31% des voix à Kamto lors de l’élection de 2018.
Paul Biya vigilant
Le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis plusieurs décennies, semble suivre de près cette mobilisation extérieure. Jeune Afrique rapporte que Biya redoute l’influence de la diaspora, d’autant plus que Kamto propose des réformes significatives pour les Camerounais vivant à l’étranger.
Selon les informations du magazine panafricain, la stratégie de Kamto pour séduire la diaspora repose sur trois piliers : la représentation parlementaire, la création d’une Agence nationale des Camerounais de l’étranger (ANCE), et la reconnaissance de la double nationalité. Des figures de proue de la diaspora, telles que Laurent Mboumbia et Gisèle Libawou, organisent des actions de mobilisation en Europe et en Amérique du Nord. L’artiste-activiste Valsero est également sollicité pour amplifier la portée du rassemblement parisien.
Kamto : Une levée de fonds visant 6 milliards de FCFA
Un autre aspect crucial de la campagne, souligné par Jeune Afrique, est le financement. Kamto a lancé une levée de fonds visant 6 milliards de FCFA (environ 9,1 millions d’euros), une somme que la diaspora pourrait contribuer significativement à atteindre. Dans un contexte où le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, contrôle les ressources locales, les dons internationaux deviennent un levier essentiel pour l’opposition.
Le reportage de Jeune Afrique met en évidence le caractère transnational de cette élection. Alors que Paul Biya s’appuie sur l’appareil étatique au Cameroun, Maurice Kamto cherche à compenser par un réseau international et des événements symboliques, tel que le meeting de Paris. La question demeure de savoir si la diaspora, souvent critique envers le gouvernement de Yaoundé, transformera son soutien en votes décisifs lors du scrutin d’octobre 2025.