Paul Biya sera-t-il candidat au prochain scrutin présidentiel ? René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, en bon diplomate qu’il est, a joué la carte de la prudence. Selon lui, « la décision est à 50-50 », précisant que le chef de l’État « se prononcera en son âme et conscience le moment venu ». Un ton mesuré, presque incertain, qui laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses. Il a néanmoins rappelé que la base militante du RDPC restait fidèle et prête à se mobiliser.
Jacques Fame Ndongo, ministre d’État et secrétaire à la communication du parti, a, lui, été beaucoup plus tranchant. Pour le Pr Fame Ndongo, aucun doute possible. « Le candidat du RDPC est désigné à l’article 27, alinéa 3, des statuts du Parti. Que dit cet article ? Le Président national du RDPC est le candidat du Parti à l’élection présidentielle. Il est le candidat, et je le dis de manière catégorique. On n’a pas besoin d’un congrès, on n’a pas besoin d’autre chose. Nous avons nos statuts. C’est le droit positif, c’est-à-dire que l’article 27, alinéa 3, des statuts du Parti ne laisse planer aucun doute : le Président national du RDPC est le candidat à l’élection présidentielle. Nos statuts sont clairs : pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut être Président national de ce Parti. Or, je ne sache pas qu’il y ait un autre Président national du RDPC. C’est Son Excellence Paul Biya, Président national du Parti, qui est le candidat du RDPC, conformément aux statuts » Une position sans détour, qui, à l’analyse, semble déjà entériner la candidature de Paul Biya, sans attendre une quelconque déclaration officielle.
Entre prudence institutionnelle et affirmation catégorique, ces deux voix du sérail illustrent la tension grandissante autour de l’après-Biya… ou de son éternel retour.